Des solutions pour un conditionnement d’air durable dans les bâtiments de l’UE

Dans une récente note d'information, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) examine des solutions durables au besoin croissant de refroidissement en Europe.

Alors que l'Europe connaît une hausse des températures, le vieillissement de la population et l'urbanisation croissante rendent la population plus vulnérable à la chaleur. Au cours de l'été 2022, le besoin de refroidissement (terme générique utilisé par l’AEE pour désigner le conditionnement d’air) est devenu un problème sérieux en Grèce, en Italie, en Espagne et dans d'autres pays, en raison de vagues de chaleur prolongées et répétées, combinées aux prix élevés de l'énergie et à la guerre en Ukraine.[1] Dans une récente note d’information, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a discuté des solutions durables pour lutter contre le stress thermique, notamment en donnant la priorité aux solutions de refroidissement passif, en améliorant l'efficacité énergétique des bâtiments, en communiquant sur les bonnes pratiques individuelles et en promouvant les solutions de refroidissement urbain.[1]

 

Jusqu'à présent, la consommation d'énergie pour la climatisation des bâtiments représente un pourcentage modeste parmi les 27 États membres de l'UE, mais la demande d’électricité de pointe pour le refroidissement devrait augmenter dans toute l'Europe. En 2019, Eurostat a estimé que la quantité d'énergie utilisée pour le refroidissement dans les bâtiments résidentiels représentait en moyenne 0,4 % de la consommation d’énergie finale, un pourcentage bien plus élevé dans des pays comme Malte, Chypre et la Grèce, avec respectivement 11 %, 10 % et 5 %. Selon l'AEE, toutes les études s'accordent à dire que la consommation d'énergie pour le refroidissement des bâtiments va probablement augmenter. Les conclusions du projet "Hotmaps - Heating & Cooling outlook until 2050" indiquent que la part de l'énergie utilisée pour le refroidissement, tant dans les bâtiments résidentiels que non résidentiels, pourrait se situer entre 8 et 9 % en 2050, contre seulement 2 % en 2012.[2] 

 

Sur la base des connaissances et des pratiques existantes, l'AEE met en évidence les priorités pratiques suivantes pour un refroidissement durable : 

  • Envisager des solutions basées sur la nature, des infrastructures vertes (par exemple, des couloirs verts, des parcs et des arbres dans les villes, des couloirs de vent), des surfaces à faible absorption solaire (matériaux et peintures réfléchissants) ou des infrastructures d'ombrage urbaines. 
  • Veiller à ce que les bâtiments neufs et rénovés soient conçus de manière optimale afin de limiter les besoins en énergie pour le refroidissement en été, par exemple par des architectures permettant une ventilation et un refroidissement naturels (par exemple, des patios et des atriums). 
  • Privilégier les solutions de refroidissement passif, telles que l'ombrage en été, la ventilation naturelle nocturne et diurne, et les options à très faible consommation d'énergie, comme les ventilateurs de plafond bien conçus. 
  • Répondre aux besoins résiduels de refroidissement en utilisant des solutions de refroidissement actif à faible émission de gaz à effet de serre (GES), très efficaces sur le plan énergétique et alimentées par des énergies renouvelables (par exemple, des systèmes photovoltaïques sur site). 
  • Considérer la sensibilisation ciblée, l'apprentissage comportemental, les changements de comportement et la justice climatique comme faisant partie intégrante de l'approche du refroidissement durable. 

 

 

Le saviez-vous ? Cette année, l'IIF a publié une Note d'Information sur le refroidissement passif préparée par Renato Lazzarin, président de la section E de l'IIF sur le conditionnement d’air, les pompes à chaleur et la récupération d'énergie.
Téléchargez la Note d'Information sur le refroidissement passif

 

 

Sources

[1] EEA. Briefing no. 20/2022. Cooling buildings sustainably in Europe: exploring the links between climate change mitigation and adaptation, and their social impacts. doi: 10.2800/61355

[2] Kranzl, L., et al., 2018, updated in 2021), Hotmaps — Heating & Cooling outlook until 2050, EU-28. https://www.hotmaps-project.eu/hotmaps-2030-2050-scenarios-for-the-heating-and-cooling-sectors/