Les besoins en conditionnement d’air augmentent dans l’UE

Des chiffres récents d’Eurostat montrent une augmentation du nombre de « degrés-jours de refroidissement » (DJF) dans les 27 États membres de l’UE. Cela indique une augmentation des besoins en conditionnement d’air au cours des dernières décennies.

Les degrés-jours de chauffage (DJC) et les degrés-jours de refroidissement (ou degrés-jours froid) (DJF) sont des indices techniques basés sur les conditions météorologiques, conçus pour décrire les besoins énergétiques des bâtiments en termes de chauffage (DJC) ou de refroidissement (DJF). Ces deux indices sont dérivés de mesures de la température de l’air extérieur. [1]

 

En termes simples, les DJC sont une mesure de l’écart en degrés et de la durée en nombre de jours durant lesquels la température de l’air extérieur est inférieure à une température de base spécifique (ou « point d’équilibre »). Les DJF sont une mesure de l’écart en degrés et de la durée en nombre de jours durant lesquels la température de l’air extérieur est supérieure à une température de base spécifique. [2] Pour le calcul de l’indice DJF, la température de base est définie comme la plus haute valeur moyenne de température de l’air quotidienne ne nécessitant pas le recours au conditionnement d’air. Sa valeur dépend de plusieurs facteurs associés au bâtiment et aux conditions ambiantes. [1]

 

Selon les chiffres publiés par Eurostat, les valeurs de DJF dans l’Europe des 27 (à l’exclusion du Royaume-Uni) étaient plus de deux fois supérieures en 2020 à celles de 1979, passant d’une valeur de 37 en 1979 à 99 en 2020. Ce résultat suggère que les besoins en conditionnement d’air ont augmenté au cours des dernières décennies. La valeur moyenne du DJF pour l’UE-27 est de 72. Depuis 2001, des valeurs inférieures à cette moyenne n’ont été observées que sur quelques années (2002, 2004, 2005 et 2014). [1] 

 

À l’inverse, la valeur des degrés-jours de chauffage a diminué de 21 % entre 1979 (3 510 jours) et 2020 (2 759 jours) dans l’UE-27, ce qui suggère que les besoins en chauffage ont diminué au fil du temps. 

 

Les degrés-jours de refroidissement varient à travers l’UE. En 2020, les pays ayant observé les valeurs les plus élevées étaient Chypre (803), Malte (672) et la Grèce (345). Cela signifie qu’en 2020, un bâtiment à Chypre, Malte et en Grèce avait des besoins en conditionnement d’air plus importants que dans le reste de l’UE, parce que les températures élevées (au-dessus de 24 °C) y étaient plus fréquentes. Les indices DJF les plus bas ont été observés en Irlande (0,00), en Suède (0,08) et en Finlande (0,42). [1] 

 

Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la diminution des DJC en Europe devrait être beaucoup plus importante que l’augmentation des DJF en valeurs absolues d’ici 2100 (ces projections ont été calculées à l’aide de scénarios climatiques mondiaux dans lesquels les objectifs de l’Accord de Paris ne sont pas atteints). Toutefois, un changement dans les DJF a généralement des répercussions économiques plus importantes qu’un écart comparable dans les DJC. En effet, le conditionnement d’air fonctionne presque exclusivement à l’électricité, alors que le chauffage dépend souvent de sources d’énergie dont les coûts spécifiques et les besoins en énergie primaire sont inférieurs. L’augmentation de la demande en conditionnement d’air prévue dans le sud de l’Europe pourrait accentuer les pics de consommation électrique en été. [3]

 

 

Sources 

[1] Eurostats. Heating and cooling degree days. https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Heating_and_cooling_degree_days_-_statistics&stable=0 

[2] So what are degree days? https://www.degreedays.net/ 

[3] European Environment Agency (EEA). Heating and cooling degree days. https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/indicators/heating-degree-days-2/assessment