Les émissions des banques de CFC plus importantes que prévu

Les fuites de CFC11 et CFC12 stockés dans les banques, si elles n’étaient pas maitrisées, retarderaient la reconstitution du trou d'ozone antarctique de 6 ans et ajouteraient 9 milliards de tonnes de CO2eq dans l'atmosphère.

Dans une étude publiée en mars 2020 dans Nature Communications (1), des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont quantifié les contributions des banques de chlorofluorocarbure (CFC) aux émissions et à leurs impacts sur la couche d'ozone et le climat.

 

En application du Protocole de Montréal, tous les pays ont accepté d'éliminer la production de CFC-11 et de CFC-12 d'ici 2010.

 

Les banques de CFC correspondent à d’anciens équipements tels que les systèmes de froid et de conditionnement d’air, ainsi que les mousses d’isolation, qui ont été produits avant l'élimination mondiale des CFC et qui continuent de rejeter ces gaz dans l'atmosphère. Ces CFC ont des durées de vie pouvant aller jusqu'à plusieurs décennies, contribuant ainsi aux émissions actuelles et futures de CFC.

 

Sur la base d'analyses antérieures, les scientifiques avaient conclu que les banques de CFC seraient trop limitées pour contribuer fortement à l'appauvrissement de la couche d'ozone, et les décideurs ont donc permis aux banques de rester en l’état.

 

Cependant, en utilisant un modèle probabiliste bayésien pour les banques de CFC-11, 12 et 113 et leurs émissions, les chercheurs du MIT ont constaté que la taille des banques de CFC-11 et de CFC-12 était plus grande que ne le suggéraient les récentes évaluations scientifiques internationales.

 

Ils ont constaté que la quantité de CFC 11 et 12 stockée dans les banques était d'environ 2,1 millions de tonnes. Les CFC fuient lentement de ces banques à des concentrations qui, si elles n’étaient pas maitrisées, retarderaient la reconstitution du trou d'ozone antarctique de 6 ans et ajouteraient l'équivalent de 9 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone dans l'atmosphère - une quantité similaire à l’engagement actuel de l'Union européenne dans le cadre de l'Accord de Paris des Nations Unies pour la réduction du changement climatique.

 

« Partout où ces banques de CFC résident, nous devons envisager de les récupérer et de les détruire de la manière la plus responsable possible », conclut Susan Solomon, l'une des co-auteurs de l'étude (2).

 
Sources :

 

(1) https://www.nature.com/articles/s41467-020-15162-7

(2) http://news.mit.edu/2020/emissions-ozone-cfc-chemicals-0317