Marcher avec les tendons d’un autre grâce à la cryogénie

Une technique de cryoconservation des greffons dans le cadre d'une greffe de ligaments mise au point en France permet de conserver les greffons jusqu’à 10 ans et de limiter les risques de rejet.

Le service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l'Hôpital Sainte-Marguerite de Marseille (France) a mis au point, en liaison avec l’hôpital de Versailles une technique particulièrement novatrice de greffes ligamentaires.


Celle-ci s'adresse à des patients atteints de lésions dites multi-ligamentaires, qui peuvent entraîner une luxation du genou, c'est-à-dire une perte complète des contacts entre le fémur et le tibia. Dans la plupart des cas, il s'agit de victimes d'accidents de deux-roues, ou plus rarement de sportifs de haut niveau qui ont subi un choc très violent au niveau du genou.


Pour ces patients, souvent jeunes (environ 200 sujets par an en France), le risque de perte de mobilité et de handicap est patent. Seule solution : une greffe de ligaments à partir de tendons prélevés sur des donneurs décédés. Le nombre de donneurs étant faible, il est alors essentiel de trouver une technique afin de conserver le tendon plusieurs mois, voire plusieurs années, après la mort du donneur.


La technique de cryoconservation utilisée par le chirurgien Matthieu Ollivier, et qui a fait l’objet d’une récente publication dans la revue de référence American Journal of Sport Medicine est basée sur l’utilisation de vapeur d’azote à -140 °C. Elle permet de congeler les ligaments pour une durée de cinq à dix ans, avec un risque de rejet beaucoup moins important qu’avec d’autres techniques telles que la congélation à -40 °C qui peut laisser certains virus ou bactéries dans les cellules, nécessitant d’administrer des antibiotiques au patient.


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