Nouveau rapport de l'IGU : le passage alarmant du gaz au charbon nécessite des solutions à faibles émissions de carbone
L'Union internationale du gaz (IGU) dresse un bilan du commerce mondial de gaz naturel en 2020-21, dans un rapport publié en mai 2022. Le rapport évoque également la nécessité de trouver des solutions de remplacement du gaz naturel à long terme, afin de réduire les émissions de CO2 du secteur de la production d’électricité.
En mai 2022, l'Union internationale du gaz (IGU) a publié un rapport sur le gaz naturel, qui portait sur le commerce mondial sur la période 2020-2021 (c'est-à-dire avant le conflit en Ukraine). [1]
Commerce mondial de GNL en 2020-21
Selon l'IGU, le commerce mondial de GNL a augmenté de 2 % pour atteindre 362 millions de tonnes en 2020. La demande en Asie s'est redressée au quatrième trimestre, et les prix ont grimpé à des niveaux record en 2021, l'Europe et l'Asie se disputant l'approvisionnement en GNL. La Chine a dépassé le Japon en tant que premier importateur mondial de GNL.
Bien que les prix aient atteint un niveau record en 2021, les investissements dans de nouvelles capacités de production et dans la liquéfaction du GNL sont restés faibles, compte tenu de l'incertitude concernant le prix du gaz et la visibilité de la demande à moyen terme. Pour compliquer les choses, de nombreux projets de liquéfaction ont été retardés en raison de la pandémie, un seul projet ayant été approuvé en 2020. Trois projets de liquéfaction ont été approuvés en 2021.
Augmentation des émissions du secteur de l'énergie
Malheureusement, les émissions suivent une tendance à la hausse depuis 2020, notamment dans le secteur de la production d'électricité. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le second semestre de 2021 a été marqué par de fortes augmentations du prix du gaz naturel, ce qui a entraîné un recours important au charbon pour produire de l'électricité sur les principaux marchés, notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie. [2]
En conséquence, les émissions de CO2 ont augmenté à l'échelle mondiale de 6 % entre 2020 et 2021 d’après l’AIE. [3] Il faut signaler que la transition du gaz au charbon s’est amplifiée en 2022 du fait du resserrement de l'offre énergétique mondiale de 2021-2022 et du conflit Russie-Ukraine de 2022. Selon l’IGU, pour inverser cette tendance à la hausse des émissions, il faudra rééquilibrer l'offre et la demande d'énergie au niveau mondial et mettre en place des politiques appropriées en matière de tarification des émissions, de carbone et de pollution.
Alternatives au gaz naturel à faible teneur en carbone
L'IGU reconnaît également que le gaz naturel représente une solution à court terme pour réduire les émissions directes en remplaçant le charbon et le pétrole. Progressivement, les gaz à émissions de carbone faibles ou nulles, tels que l'hydrogène, le biométhane et le gaz naturel avec captage de carbone, favoriseront une décarbonisation plus profonde dans tous les secteurs, parallèlement aux énergies renouvelables. Par exemple, l'IGU a recensé environ 770 installations de biométhane dans le monde, principalement en Europe et en Chine. L'Allemagne était le plus grand producteur de biométhane en 2021, avec 194 usines produisant un total de 8,8 TWh, tandis que la Chine comptait 48 usines opérationnelles à grande échelle avec une production de biométhane estimée à 3 650 GWh par an.
Sources
[1] IGU. Global gas report. May 25, 2022. https://www.igu.org/resources/global-gas-report-2022/
[2] IEA (2021), Coal-Fired Power, IEA, Paris. https://www.iea.org/reports/coal-fired-power
[3] IEA (2022), Global Energy Review: CO2 Emissions in 2021, IEA, Paris. https://www.iea.org/reports/global-energy-review-co2-emissions-in-2021-2