Pas à pas vers un bond de géant! Les Parties au Protocole de Montréal poursuivent les discussions sur les HFC.
La semaine dernière, au Centre de conférence des Nations Unies à Bangkok, une nouvelle étape a été entamée vers un accord global sur la réduction progressive des substances appauvrissant la couche d'ozone. L'événement été précédé de la médiatisation de nouvelles propositions d'amendement au Protocole de Montréal.
La semaine a débuté avec un atelier du 20 au 21 avril sur la gestion des hydrofluorocarbures (HFC) et des solutions de rechange dans leurs diverses utilisations. Cela a été suivi par la trente-cinquième réunion du Groupe de travail à composition non limitée (OEWG 35) des Parties au Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone, qui s’est concentré sur la gestion des HFC. Cet événement a réuni plus de 350 délégués représentant les gouvernements, les différentes agences des Nations Unies, des groupes et des comités d'experts sur le Protocole de Montréal, les organisations non gouvernementales et le secteur industriel ...
Didier Coulomb, Directeur de l'IIF, a assisté à ces deux événements en tant qu’un des représentants des organisations intergouvernementales.
L'atelier (voir ci-dessous) et l’OEWG 35 ont été chargés de poursuivre les discussions sur toutes les problématiques liées à la gestion des HFC, avec un intérêt spécifique sur les hautes températures ambiantes, les exigences de sécurité ainsi que l’efficacité énergétique.
L'atelier s’est concentré sur les aspects techniques de la gestion des HFC. Par la suite, ses conclusions ont été soumises à l’OEWG 35 pour un plus ample examen et une discussion au sein des parties.
L’OEWG 35 a ouvert le 22 avril avec les discussions sur les HFC. Les délégués ont eu un aperçu de la quantité et des prévisions de HFC dans l'atmosphère et leurs implications, ainsi qu’un aperçu de la production des HFC, des modes de consommation et leurs tendances.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a reçu deux amendements envoyés par l'Amérique du Nord (USA, Canada, Mexique) et par l'Inde. La proposition nord-américaine, semblable aux précédentes, a montré une volonté de compromis alors que celui de l’Inde a proposé 2030 comme année de début pour la réduction progressive des HFC dans les pays visé à l'article 5 (pays en voie de développement).
Par ailleurs, un projet a été soumis par les pays africains et l’Union Européenne a prévu de soumettre son propre amendement avant fin avril.
La journée s’est terminée par un débat sur les synergies potentielles avec l'UNFCCC (UNFCCC (Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique), suivi d’un premier échange sur les objectifs politiques possibles pour gérer les HFC et selon le Protocole de Montréal.
Le lendemain, les discussions ont repris sur le même sujet, y compris une réduction progressive tenant compte de l’élimination des hydrochlorofluorocarbones (HCFC); les moyens de relever les défis spécifiques liés aux secteurs et aux pays; le renforcement des moyens d’action existant, le renforcement des capacités, le transfert de technologie, les exigences et les mécanismes de financement.
Sénégal et Zimbabwe, au nom du Groupe africain, ont présenté un document de séance (CRP), appelant à la création d'un groupe de contact pour examiner les propositions d'amendement au Protocole de Montréal et ont suggéré des questions précises à étudier par un tel groupe.
Plusieurs pays (pays arabes, le Pakistan, l'Indonésie, certains pays d'Amérique latine) ont montré une réticence à discuter en détail les amendements présentés, estimant qu’une réflexion préalable était nécessaire. Aucun accord n'a été obtenu pour créer un groupe de contact formel.
Le dernier jour, les discussions informelles ont abouti à un accord de poursuivre des travaux intersessions avant la prochaine réunion en juillet 2015 à Paris. Ces travaux se feront de manière informelle pour étudier la faisabilité et les méthodes de gestion des HFC, y compris les défis énoncés dans une annexe, en vue de la création d'un groupe de contact.
Bien qu'aucun résultat concret n’ait été obtenu, et que davantage d’échanges approfondis soient nécessaires, pour la première fois tous les pays ont convenu de discuter. Vraisemblablement, si les négociations parallèles sur le changement climatique qui devraient se terminer en décembre à Paris, sont couronnées de succès, la décision de réduire progressivement les HFC dans le cadre du Protocole de Montréal pourra avoir lieu en 2016.
En savoir plus sur l'atelier
Chaque séance d'atelier, six en tout, commençait par un exposé; la première journée, les trois sessions ont porté sur :
- « Les HFC à fort potentiel de réchauffement planétaire (GWP) dans le secteur du froid »
- « Les HFC à GWP élevé dans le conditionnement d’air statique et le secteur des pompes à chaleur »
- « Les HFC à GWP élevé dans le conditionnement d’air mobile »
Les sessions ont été suivies par une réunion-débat d’un panel des parties prenantes de la technologie. Les différents obstacles aux frigorigènes à faible GWP provenant des normes et des coûts ainsi que le besoin en matière de formation, de sensibilisation à la sécurité, et d'efficacité énergétique ont été cités durant l’atelier.
Tout aussi important pour les participants étaient les législations nationales, les initiatives de l'industrie, et l'accessibilité à des alternatives à un faible PRG aux HFC dans les pays de l'article 5.
La deuxième journée a présenté trois sessions portant sur les défis et les occasions suscités par:
- « Les HFC à GWP élevé dans le secteur des mousses »
-
Partie 1, « Coûts de transformation, droits de propriété intellectuelle, accessibilité aux alternatives à faible GWP et calendrier de disponibilité pour les nouvelles technologies »
Partie 2, « Efficacité énergétique, sécurité, réponse de l'industrie aux politiques à faible PRG» - « Conclusions clés permettant à l'élaboration des politiques sur la gestion technique des HFC »
Parmi les questions soulevées lors de cette deuxième journée étaient les capacités de l'industrie de fournir des solutions et des technologies à faible GWP ; la certitude réglementaire est nécessaire pour accélérer les investissements et le passage à faible GWP.