Poursuite de la croissance du commerce mondial du GNL en 2019
Le commerce mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) a continué d’augmenter en 2019, avec une croissance des exportations en provenance des États-Unis, de la Russie, de l’Australie, de l’Algérie et de l’Égypte. L’Asie-Pacifique et l’Asie restent les plus grandes régions importatrices, bien que les volumes d’importations aient considérablement augmenté en Europe.
L’Union internationale du gaz (IGU) a présenté son rapport mondial annuel sur le GNL en avril 2020.
Commerce mondial du GNL
Pour la sixième année consécutive, le commerce mondial du GNL a continué d’augmenter en 2019. Il y a eu une augmentation de 13 % depuis 2018, atteignant 354,73 millions de tonnes (MT). [1]
Exportations de GNL
Le Qatar reste le premier exportateur mondial, suivi de l’Australie comme présenté sur le tableau 1. La majeure partie des volumes supplémentaires exportés en 2019 provenait de marchés exportateurs existants : les États-Unis (+13,1 MT), l’Australie (+8,7 MT) et la Russie (+11 MT).
L’Algérie a observé un changement notable des volumes d’exportation (+2,1 MT), se remettant ainsi en partie de la baisse de 2018. Cette reprise a été rendue possible par la baisse des prix du gaz et du GNL qui ont rendu le GNL plus compétitif en Europe.
Il y a maintenant 20 pays exportateurs. L’Argentine a fait son entrée sur la liste des exportateurs après avoir exporté une première cargaison en novembre 2019, portée par le nouveau projet de GNL flottant Tango.
En 2019, seuls trois marchés ont connu une baisse des volumes exportés depuis 2018 : l’Indonésie (-2,7 MT), la Guinée équatoriale (-0,65 MT) et la Norvège (-0,45 MT).
Les importations de GNL
Dans l’ensemble, l’Asie-Pacifique et l’Asie demeurent les plus grandes régions d’importation, tout comme en 2018.
L’Europe a enregistré la plus forte augmentation des importations : le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Italie et la Belgique ont importé à eux seuls 32 MT supplémentaires en 2019. Cette augmentation a été portée par les faibles prix du gaz et du GNL, la baisse des productions nationales, l’utilisation accrue du stockage et l’augmentation de la production d’électricité à partir de gaz naturel.
Aucun nouvel importateur n’a intégré la liste des 42 pays importateurs en 2019. Néanmoins, les nouveaux importateurs les plus récents (pays qui ont commencé à importer du GNL entre 2015 et 2018) ont augmenté leurs importations en 2019, à l’instar du Bangladesh, du Pakistan, de la Pologne et du Panama.
Top 10 des exportateurs | Top 10 des importateurs | |||
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Pays |
Pays |
|||
1 | Qatar | 77.8 MT | Japon | 76.9 MT |
2 | Australie | 75.4 MT | Chine | 61.7 MT |
3 | USA | 33.8 MT | Corée du Sud | 40.1 MT |
4 | Russie | 29.3 MT | Inde | 24.0 MT |
5 | Malaisie | 26.2 MT | Taipei chinois | 16.7 MT |
6 | Nigeria | 20.8 MT | Espagne | 15.7 MT |
7 | Indonesie | 15.5 MT | France | 15.6 MT |
8 | Trinidad & Tobago | 12.5 MT | Royaume-Uni | 13.5 MT |
9 | Algérie | 12.2 MT | Italie | 9.8 MT |
10 | Oman | 10.3 MT | Turqiue | 9.4 MT |
Usines de liquéfaction
La capacité mondiale de liquéfaction a continué d’augmenter en 2019, principalement en Australie, en Russie, aux États-Unis et en Argentine. Environ 42,5 millions de tonnes par an (MTPA) de capacité de liquéfaction ont été mis en service, ce qui porte la capacité mondiale de liquéfaction à 430,5 MTPA. Cela représente une croissance en glissement annuel de 11 % par rapport à 2018.
Avec la demande croissante de GNL à l’échelle mondiale, une capacité de liquéfaction accrue est nécessaire. Pour répondre aux prévisions de demande, un volume record de projets de liquéfaction a été validé en 2019, pour un total de 70,8 MTPA, contre 21,5 MTPA pour les projets validés en 2018.
Le développement d’installations de liquéfaction dans la région de l’Arctique suscite un intérêt grandissant, comme en témoigne le lancement du projet Arctic LNG 2. En arctique, les projets pourraient bénéficier d’abondantes ressources gazières, d’une flexibilité géographique pour l’exportation aussi bien vers l’Europe que l’Asie, et d’une efficacité de refroidissement grâce au climat arctique.
En Afrique de l’Est, le lancement du projet Mozambique LNG Area 1 a un grand impact sur un marché qui n’a actuellement pas d’installations de GNL opérationnelles. Le lancement du projet Mozambique LNG Area 1 en 2019 et du projet Coral South sur le gaz naturel liquéfié flottant (FLNG) en 2017, ainsi qu’une éventuelle décision finale d’investissement (FID) sur le projet Rovuma LNG Area 4 en 2020 permettraient au Mozambique de devenir le plus grand exportateur africain de GNL.
Coral South FLNG sera la première installation FLNG en eaux ultra-profondes au monde à fonctionner à une profondeur de 2000 mètres.
En dehors de ce projet, il y a actuellement deux autres FLNG en construction. Le navire Petronas PFLNG Dua a quitté la Corée du Sud en février 2020 et devrait commencer à produire du GNL à partir du champ gazier en eaux profondes de Rotan, au large de la Malaisie, en novembre 2020.
Le projet Greater Tortue Ahmeyim FLNG, au large de la Mauritanie et du Sénégal, devait entrer en service en 2022. Toutefois, en raison de la crise du COVID-19, la date prévisionnelle de mise en service pourrait être repoussée d’un an. [2]
Méthaniers
La flotte mondiale de GNL comptait 541 navires actifs à la fin de 2019 (-8,4 % par rapport à la fin de 2018). 42 nouveaux navires sont venus grossir la flotte mondiale, dont trois étaient des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU).
Terminaux de regazéification
En février 2020, la capacité mondiale de regazéification du GNL était de 821 MTPA sur 37 marchés. Le Japon possède la plus grande capacité de regazéification au monde avec 210,5 MTPA, soit 25 % de la capacité mondiale de regazéification.
Sept nouveaux terminaux ont été construits dans les pays importateurs de GNL existants, à savoir le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Jamaïque, soutenant ainsi une croissance de la capacité d’accueil de 23,4 MTPA.
Dans les Caraïbes, le nouveau terminal flottant de la Jamaïque est le premier du genre dans la région. Mis en service en juillet 2019, il servira à l’importation afin d’alimenter de nouvelles centrales électriques au gaz dans la région.
L’équivalent de 120.4 MTPA de capacité de regazéification supplémentaire était en construction en février 2020. Cela pourrait conduire à l’ajout de trois nouveaux marchés d’importation : Bahreïn, le Ghana et les Philippines.
Alors que le marché mondial connaît une baisse sans précédent des prix du GNL, le moment pourrait être opportun pour opérer une transition entre de carburants ou combustibles polluants et le gaz naturel. Néanmoins, la pandémie de COVID-19 a retardé plusieurs projets d’expansion.
En avril 2022, la 20e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL 2022), co-organisée par International Gas Union (IGU), Gas Technology Institute (GTI) et l’Institut International du Froid (IIF), aura lieu à Saint-Pétersbourg, en Russie [3]. Réunissant des délégués tels que des ministres de l’énergie, des PDG, des membres de la société civile et du milieu universitaire du monde entier, GNL 2022 sera une réunion importante pour discuter du marché mondial du gaz naturel liquéfié.
Sources
(1) https://www.igu.org/news/press-release-global-lng-2020-report