Quantification du rétablissement de la couche d’ozone : une nouvelle étude scientifique confirme l'impact positif du protocole de Montréal
Grâce à une détection statistique rigoureuse de la structure temporelle et spatiale de l’évolution de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, une étude publiée dans Nature en mars 2025 confirme que la réduction des substances appauvrissant la couche d’ozone est le principal facteur de sa régénération.
Gaz naturel présent dans la stratosphère, l’ozone protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Parmi les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO), les chlorofluorocarbures (CFC) ont été identifiés comme les principaux responsables du « trou » dans la couche d’ozone, découvert au-dessus de l’Antarctique en 1985.
Depuis la réduction progressive des SAO en vertu du protocole de Montréal, des signes de régénération de la couche d’ozone ont été observés (voir notre article antérieur) et des analyses qualitatives indiquent que l’étendue du trou semble diminuer d’année en année [1].
Cette tendance est désormais confirmée par une nouvelle étude parue en mars 2025, qui repose sur une méthodologie quantitative rigoureuse [2]. Les auteurs, une équipe de scientifiques du Massachusetts Institute of Technology, de la Woods Hole Oceanographic Institution, du National Center for Atmospheric Research, de l’université de Washington, du New Mexico Institute of Mining and Technology et du California Institute of Technology, aux États-Unis, ont eu recours à des observations satellitaires ainsi qu’à des simulations d’ensemble basées sur des modèles uniques et multiples afin d’identifier et quantifier l’impact de la réduction anthropique des SAO sur la résorption du trou de la couche d’ozone.
Après avoir analysé 15 années d’observations, cette étude est la première à quantifier, avec un degré de confiance de 95 %, l’effet positif de la diminution des CFC sur la régénération de la couche d’ozone. Selon le dernier rapport quadriennal du Groupe d’évaluation scientifique du protocole de Montréal, publié en janvier 2023, si les réglementations actuelles relatives aux SAO restent en vigueur, la couche d’ozone pourrait retrouver son état de 1980 vers 2066 au-dessus de l’Antarctique, vers 2045 au-dessus de l’Arctique et vers 2040 pour le reste du globe.
Sources
[1] https://climate.mit.edu/posts/study-ozone-hole-healing-thanks-global-reduction-cfcs
[2] Wang, P., Solomon, S., Santer, B.D. et al. Fingerprinting the recovery of Antarctic ozone. Nature (2025). https://doi.org/10.1038/s41586-025-08640-9