Renforcer les technologies de la chaîne du froid dans les climats chauds : l’IIF et le PNUE mènent les discussions lors de la MOP 37

Nairobi, 3 novembre 2025 – À l’occasion de la 37e réunion des parties du protocole de Montréal (MOP-37), le programme OzonAction (PNUE) et l’Institut international du froid (IIF) ont organisé un événement parallèle passionnant axé sur le renforcement des connaissances en matière de technologies durables pour la chaîne du froid dans les climats chauds. Se déroulant au siège du PNUE à Nairobi (Kenya), la session a réuni d’éminents chercheurs, des représentants gouvernementaux et des experts techniques afin d’examiner des solutions innovantes pour l’entreposage et le transport frigorifiques. 

 

L’événement, intitulé « Les technologies de la chaîne du froid dans les climats chauds : de l’entreposage au transport », a mis en lumière le rôle essentiel joué par le froid dans la réduction des pertes alimentaires, l’amélioration de la santé publique et l’aide à la réalisation des objectifs climatiques. Alors que plus de 12 % de la production alimentaire mondiale est perdue chaque année en raison d’un apport de froid insuffisant, la nécessité de disposer d’une chaîne du froid résiliente et écoénergétique se fait plus urgente que jamais. 

 

Jim Curlin, directeur d’OzonAction (PNUE), a ouvert la session en souhaitant la bienvenue aux participants et en soulignant que cet événement parallèle représentait un moment clé des efforts mondiaux visant à renforcer les systèmes de chaîne du froid dans les climats chauds. Il a insisté sur l’importance de la coopération continue entre le PNUE et l’IIF, qui a conduit à la réalisation de quatre notes de synthèse sur les technologies de la chaîne du froid. Ces ressources documentaires visent à aider les pays cités à l’article 5 du protocole de Montréal en leur apportant des conseils pratiques sur les solutions frigorifiques durables existantes et à servir d’instruments pour le renforcement des capacités, l’élaboration des politiques et la collaboration régionale. Souhir Al-Hammami, de l’IIF, a planté le décor en soulignant que la chaîne du froid constitue un maillon essentiel de la chaîne de valeur alimentaire pour réduire le gaspillage, conserver la qualité des produits et favoriser la sécurité alimentaire. Elle a mis en évidence la manière dont les systèmes permettant une chaîne du froid durable articulent l’action climatique et la croissance économique, facilitant l’accès au marché et le développement rural. Elle a fait remarquer qu’investir dans les infrastructures de la chaîne du froid, c’est investir dans les populations, la planète et la prospérité.  

 

La session comprenait plusieurs présentations techniques mettant en avant des innovations pratiques : 

  • Alan Foster (London South Bank University et membre de la commission D1 de l’IIF, « Entreposage frigorifique ») a abordé le sujet des chambres froides de type plain-pied (walk-in cold rooms, WICR) pour les pays en développement, mettant en avant le refroidissement passif, le stockage d’énergie thermique et les frigorigènes naturels. 
  • Silvia Minetto (Conseil national de la recherche italien et présidente de la commission D2 de l’IIF, « Transport frigorifique ») a traité la question du transport frigorifique, présentant des données sur les performances des véhicules dans des conditions de chaleur extrême et différentes solutions de conception durable. 

 

Aline Uwasempabuka, responsable nationale de l’Ozone au Rwanda, a partagé l’expérience de son pays concernant l’édification d’un écosystème de chaîne du froid solide. Parmi les initiatives menées par le pays figurent la Rwanda Cooling Initiative, la Stratégie nationale pour le refroidissement et le Centre africain d’excellence pour un refroidissement et une chaîne du froid durables (ACES), lequel forme des techniciens et encourage le déploiement de technologies alimentées par énergie solaire. 

 

La session s’est finie par une discussion entre les membres du panel et une séance de questions/réponses, donnant lieu à des riches échanges, animés par Sonja Wagner (PNUE-OzonAction), qui ont suscité un grand intérêt et une participation active du public. Les participants ont posé un large éventail de questions pertinentes et techniquement nuancées, allant des défis opérationnels liés au déploiement de chambres froides solaires dans les climats tropicaux aux protocoles de sécurité pour la manipulation de frigorigènes à base d’hydrocarbures, en passant par l’expérience acquise lors des sessions de formation organisées au Rwanda. L’événement s'est conclu par le discours de clôture de Yosr Allouche, directrice générale de l’IIF, qui a souligné le rôle essentiel de la chaîne du froid dans la protection du bien-être et de la dignité des êtres humains. Elle a également souligné que se concentrer sur des efforts isolés ne permettra pas d’obtenir l’impact souhaité. Pour garantir la durabilité à long terme du secteur, il faut adopter une approche simultanée et intégrée : déployer des frigorigènes à faible PRP, renforcer l’efficacité énergétique et structurer le secteur avec une gouvernance solide afin que toutes les parties prenantes nationales, des autorités environnementales et énergétiques à des secteurs plus larges, puissent travailler ensemble. Le secteur du froid est transversal par nature et une action coordonnée est essentielle. 

 

Les participants ont été invités à poursuivre la conversation lors des prochains webinaires organisés conjointement par le PNUE et l’IIF sur le froid dans tous les secteurs, y compris le refroidissement marin et les innovations en matière de transport. 

 

À retenir : Renforcer les infrastructures de la chaîne du froid n’est pas qu’une question de refroidissement, il s’agit aussi de transformer les systèmes alimentaires, de protéger la santé et de stimuler les économies dans un monde qui se réchauffe.