Scénario énergétique durable pour l’Afrique en 2030 : le froid tire la demande en électricité des ménages

Selon le scénario "Afrique durable" de l'AIE, le froid, y compris le conditionnement d’air, sera à l'origine de la majeure partie de l'augmentation de la demande d'électricité des ménages d'ici à 2030. L'adoption d'appareils à haute efficacité énergétique est obligatoire pour contribuer à réduire la consommation moyenne par ménage.

En juin 2022, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié le rapport Africa Energy Outlook 2022. Les auteurs ont exploré un scénario pour une Afrique durable (SAS en anglais) dans lequel tous les objectifs de développement liés à l'énergie en Afrique sont atteints d'ici 2030. Dans ce scénario, les appareils frigorifiques, y compris les climatiseurs, seront à l'origine de la majeure partie de l'augmentation de la demande d'électricité des ménages d'ici 2030.

 

Selon les prévisions de l'AIE, la demande d'énergie pour le conditionnement d’air pourrait quadrupler au cours de la décennie, l'urbanisation et le changement climatique faisant rapidement augmenter les besoins de refroidissement en Afrique. Il sera donc nécessaire de mettre l'accent sur des solutions à haute efficacité énergétique.

 

L'objectif de développement durable pour un accès universel à une énergie propre en 2030 se traduit par l'accès à l'électricité de 900 millions d'Africains de plus qu’en 2020. L’augmentation des revenus et l'élargissement de l'accès à l'électricité entraîneront une augmentation du nombre de climatiseurs et de réfrigérateurs domestiques. L'AIE estime que le parc de climatiseurs atteindra 40 millions d'unités en 2030 (+17 millions par rapport à 2020), et que le parc de réfrigérateurs atteindra près de 200 millions d'unités en 2030 (+80 millions par rapport à 2020).

 

Heureusement, la mise en œuvre rapide de normes minimales de performance énergétique (NMPE) obligatoires et de l’étiquetage énergétique devrait contribuer à réduire la consommation moyenne d'électricité par ménage, contrairement à la consommation totale d'électricité. À ce jour, environ 40 % des pays africains ont adopté des normes obligatoires pour les équipements de climatisation ou prévoient de le faire, et environ 20 % pour le froid. L'Algérie, le Bénin, l'Égypte, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Rwanda, l'Afrique du Sud et la Tunisie ont déjà adopté des normes obligatoires pour les climatiseurs, et des normes ont été récemment proposées par les États membres de la CEDEAO et les Seychelles.

 

Le passage à des appareils plus efficaces nécessite également des efforts pour mettre un terme au dumping d'appareils d'occasion inefficaces sur les marchés africains. Néanmoins, les gouvernements devront tenir compte de l'impact financier pour les ménages de l'acquisition d'appareils plus efficaces, même si leur coût de fonctionnement est moindre. Dans l'ensemble, l'adoption de politiques plus strictes visant à améliorer l'efficacité énergétique des équipements de refroidissement et des enveloppes des bâtiments, ainsi que la promotion du refroidissement passif dans les bâtiments devraient permettre d'éviter près de 20 TWh de demande d'ici à 2030.

 

 

Source

IEA (2022), Africa Energy Outlook 2022, IEA, Paris https://www.iea.org/reports/africa-energy-outlook-2022