Une nouvelle étude met en lumière l’impact environnemental de la chaîne du froid dans les systèmes agroalimentaires
Des chercheurs soulignent l’urgence de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre provenant de la chaîne du froid pour garantir un avenir durable aux systèmes agroalimentaires.
Une récente étude parue dans la revue Sustainability a révélé le niveau élevé des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la chaîne du froid dans les systèmes agroalimentaires. Menée par des chercheurs de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de l’Institut International du Froid (IIF) et d’autres institutions, cette étude présente une analyse détaillée des émissions directes et indirectes des infrastructures critiques composant la chaîne du froid.
Cette dernière, qui englobe des processus tels que le pré-refroidissement, le transport frigorifique, l’entreposage et la distribution, est essentielle pour préserver la qualité et la sécurité sanitaire des aliments, de la production à la consommation. Cependant, elle contribue également de manière significative aux émissions de GES. D’après l’étude, en 2022, les émissions totales de GES provenant de la chaîne du froid des systèmes agroalimentaires s’élevaient à 1,32 gigatonne d’équivalent CO2 (Gt CO2e), les émissions directes et indirectes liées à la consommation d’énergie représentant plus du double des émissions directes liées aux frigorigènes [1].
Ces résultats montrent qu’il est crucial que les actions visant à atténuer les émissions de GES des systèmes agroalimentaires ciblent la chaîne du froid. La consommation des ménages et la transformation des aliments ont été identifiées comme les principales sources d’émissions, représentant à elles seules trois quarts des émissions totales en 2022 [1]. L’étude insiste sur la nécessité d’adopter des pratiques durables afin de réduire l’impact environnemental de la chaîne du froid tout en assurant la sécurité sanitaire et la qualité des aliments.
Avec l’intensification de la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire, la demande en processus frigorifiques ne va cesser de croître. Il est donc essentiel de développer des chaînes du froid alimentaires durables ayant un impact minimal sur les émissions de GES. L’étude appelle à une recherche axée sur les synergies et les compromis pour un développement futur de la chaîne du froid aligné sur les objectifs en matière de climat et de développement durable [1].
Cette nouvelle étude fournit des informations précieuses aux décideurs politiques et aux acteurs du secteur agroalimentaire. Elle souligne la nécessité d’élaborer des stratégies globales pour atténuer l’impact environnemental de la chaîne du froid, indispensable aux systèmes agroalimentaires modernes. Les auteurs recommandent l’adoption de technologies écoénergétiques et la mise en œuvre de feuilles de route et de stratégies d’atténuation afin de soutenir et guider les décisions politiques relatives à ce secteur [1].
En conclusion, si la chaîne du froid joue un rôle primordial dans la conservation des denrées périssables et leur distribution, son développement doit être en phase avec les objectifs de durabilité pour réduire son impact sur l’environnement. Cette étude constitue une étape importante dans la compréhension et la gestion des émissions de GES liées à la chaîne du froid dans les systèmes agroalimentaires.
Source
[1] FAO (2024). “Sustainable Food Cold Chains: Opportunities, Challenges, and Way Forward.” Sustainability, 16(21), 9184. [Lien]