Des expériences sur le froid évaporatif en milieu urbain

Différentes études sont actuellement menées pour étudier les bénéfices du froid évaporatif en milieu urbain.

Le marché mondial du conditionnement d’air connaît une forte croissance depuis les années 2000. Les ventes de climatiseurs ont quintuplé entre 2000 et 2017 en Chine, par exemple [1]. Une étude du JARN publiée en début d’année indique que la croissance devrait se poursuivre, avec 3 % de hausse prévus en 2019 [2].

L’augmentation du nombre d’appareils a un double impact :

  • Une consommation d’énergie importante (9 % de la consommation annuelle de la ville de New-York en 2017 [3]).
  • Une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Les recherches actuelles s’orientent dans deux directions : le développement d’appareils écoénergétiques, ou l’étude d’alternatives permettant de générer de la fraîcheur sans avoir recours à aucun appareil. Les techniques de froid évaporatif sont donc étudiées, en particulier en ville, pour éviter les ilots de chaleur.

Un bitume innovant est ainsi testé depuis trois ans dans quelques rues de Paris, en France. Celui-ci est plus clair que les revêtements traditionnels, ce qui augmente l’effet d’albédo : il réfléchit mieux les rayons du soleil et absorbe donc moins la chaleur. En outre, ce revêtement a de bonnes capacités de rétention d’eau. En l’arrosant (avec de l’eau non potable), la baisse de température réelle a été évaluée à 2 °C, et la baisse de la température ressentie est de 3 °C [4].

Une étude s’intéressant au rôle des arbres dans la régulation du climat des villes est actuellement en cours au Royaume-Uni. Elle est financée par le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Elle a déjà démontré que les espaces dotés d’un grand nombre d’arbres peuvent être plus frais de 4 °C par rapport à des espaces dépourvus de végétation.

Les arbres les plus efficaces pour produire de la fraîcheur ont une importante surface foliaire, des cimes denses et des taux de transpiration élevés. La transpiration végétale est le processus causé par l’évaporation d’eau par les feuilles, ce qui refroidit l’air ambiant. Les platanes, les chênes sessiles et les cerisiers sont des espèces particulièrement adaptées pour la ville de Londres.

En choisissant ce type d’arbres et en les plantant à proximité des immeubles de bureaux, 22 millions de livres sterling pourraient être économisées chaque année. La consommation d’énergie pourrait ainsi baisser de 13 % dans Londres grâce au phénomène d’évapotranspiration.


[1] IIR news 26700 

[2] IIR news 25555 

[3] IIR news 25249

[4] https://www.life-asphalt.eu/projet/