L'approvisionnement mondial en GNL : le potentiel de l'Afrique, de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale

Dans le numéro de son magazine "Global Voice of Gas" paru en octobre 2022, l'IGU (Union internationale du gaz) démontre que l’Afrique, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud ont le potentiel de contribuer à l’approvisionnement en gaz dont le monde a besoin. 

 

Le GNL en Afrique  

 

Selon l'IGU, les volumes de GNL africain pourraient être considérablement augmentés grâce à une utilisation accrue des installations de GNL existantes, ainsi que des nouvelles installations flottantes de gaz naturel liquéfié (FLNG) en cours de développement et d'autres en projet. Toutefois, il est peu probable que les projets à plus grande échelle, à terre et sur site vierge, commencent à fonctionner avant 2030. 

 

Parmi les producteurs existants, les capacités d’approvisionnement en GNL sont souvent sous-utilisées. L'Afrique dispose d'une capacité de liquéfaction totale de 77,8 millions de tonnes par an (MTPA), mais son taux d'utilisation, tous producteurs confondus, n'était que de 54,4 % en 2021. Par exemple, l'Algérie a exporté 11,78 MT de GNL en 2021, ce qui représente environ 40 % de la capacité de liquéfaction du pays, selon les données de l'IGU. 

 

Les perspectives nouvelles en provenance d'Afrique subsaharienne varient considérablement en termes de calendrier et d'échelle. Les projets de deux grandes installations terrestres de GNL au Mozambique continuent d'être contrariés par la situation sécuritaire dans le nord du pays. En Afrique de l'Ouest, des gains supplémentaires de production sont attendus du seul navire FLNG d’Afrique, situé au large du Cameroun. Jusqu'à présent, l'installation a fonctionné à 50 % de sa capacité de 2,4 MTPA, mais cette dernière devrait augmenter à mesure que le forage de développement accroît l'approvisionnement en gaz. Au Nigeria, le train de liquéfaction 7 est achevé à environ 30 %. Ce T7 aura une capacité de 8 MTPA et portera la capacité totale de liquéfaction du pays à 30,8 MTPA. Compte tenu des retards de construction et d'ingénierie, 2025 devrait être une date de démarrage réaliste. 

 

 

 

Perspectives en Amérique centrale et Amérique du Sud 

 

Les niveaux élevés de risque politique et des crises financières récurrentes continuent d'entraver le développement du gaz en Amérique centrale et Amérique du Sud. Par exemple, le Pérou est le seul pays d'Amérique du Sud à exporter du GNL. Il a commencé en 2010 avec le projet Peru LNG, un train unique de 4,45 MTPA. Actuellement, pour qu'une expansion de la capacité de GNL du Pérou soit réalisable, de nombreux intérêts concurrents doivent être conciliés dans un environnement politique instable. 

 

Trinité-et-Tobago est le seul producteur de GNL d'Amérique centrale issu du complexe Atlantic LNG à quatre trains. En 2021, la capacité de liquéfaction a été réduite de 14,8 à 11,8 MTPA en raison d’un manque de gaz d'alimentation qui a entraîné la fermeture d’un des quatre trains de liquéfaction du complexe. Les exportations de GNL n'ont atteint que 6,19 MT en 2021, contre 10,08 MT en 2020, selon les données de l'IGU. Cependant, le démarrage en avril 2022 du champ Colibri exploité par Shell a donné un coup de fouet à la production de gaz, et d'autres projets en amont sont en cours. Avec une capacité de liquéfaction de réserve disponible , le développement accéléré des ressources offshore de Trinité-et-Tobago devrait permettre la reprise à court terme des exportations de GNL du pays. 

 

Selon l'IGU, l'Argentine pourrait détenir le meilleur potentiel pour des exportations de GNL à grande échelle en Amérique du Sud et en Amérique centrale, mais la concrétisation de ce potentiel et le calendrier de déploiement restent incertains. La construction d'une capacité de liquéfaction serait une étape supplémentaire ; cela a été accompli à petite échelle en 2019 via un navire de liquéfaction flottant. 

 

 

 

Source 

IGU. Global Voice of Gas #3 Vol 2. https://www.igu.org/news/global-voice-of-gas-3-vol-2/