L'humidité a un impact considérable sur les émissions du conditionnement d’air

Selon l'AIE, le conditionnement d’air était responsable d'environ 1Gt d'émissions de CO₂ dans le monde en 2020. ^[1] Selon une étude récente, ce chiffre pourrait atteindre 1,95 Gt si l’on inclut les émissions liées à la production et au transport des équipements de conditionnement d’air. ^[2] Si l’énergie utilisée pour faire fonctionner les climatiseurs a des répercussions évidentes sur les émissions de gaz à effet de serre, l’impact environnemental de la maîtrise de l’humidité est moins connu.

 

Pourtant, lorsque la température et l’humidité sont élevées, la déshumidification représente une grande partie de la charge thermique totale du conditionnement d’air. Pour augmenter la capacité de déshumidification, les systèmes traditionnels à compression de vapeur sont utilisés pour réduire la température d’évaporation, ce qui augmente le taux de consommation d’énergie du système. Simultanément, pour assurer une régulation précise de la température dans une pièce, l’air doit être réchauffé après refroidissement et déshumidification, ce qui entraîne un gaspillage inutile d’énergie. ^[3]

 

Selon des scientifiques du National Renewable Energy Laboratory (NREL) et d'une société de R&D, la déshumidification de l’air est responsable d'environ la moitié des émissions de CO₂ liées à l’énergie utilisée par le conditionnement d’air, l'autre moitié étant due à la maîtrise de la température. ^[2] Les chercheurs ont calculé que sur l’ensemble des émissions mondiales de GES liées au conditionnement d’air, 531 millions de tonnes proviennent de l'énergie dépensée pour contrôler la température et 599 millions de tonnes pour la déshumidification.

 

Les chercheurs ont estimé que d’ici 2050, l’augmentation des taux d’humidité au niveau mondial aura un impact plus important sur les émissions que la hausse des températures.

Dans des conditions de température et d’humidité élevées, des méthodes de déshumidification efficaces sont d’une importance cruciale pour réduire la consommation d’énergie du conditionnement d’air et améliorer le confort d’une pièce climatisée. ^[3] C’est le cas par exemple des cycles de refroidissement à déshydratant liquide, qui permettent de séparer le refroidissement et la maîtrise de l’humidité en deux processus. Selon les chercheurs, ces technologies présentent un potentiel d’amélioration de l’efficacité de 40% ou plus. ^[2]

 

 

Sources

[1] IEA (2021), Cooling, IEA, Paris. https://www.iea.org/reports/cooling

[2] National Renewable Energy Laboratory (NREL). News Release: Scientists Show Large Impact of Controlling Humidity on Greenhouse Gas Emissions. https://www.nrel.gov/news/press/2022/nrel-shows-impact-of-controlling-humidity-on-greenhouse-gas-emissions.html

[3] Chen, L., Chen, S. H., Liu, L., & Zhang, B. (2018). Experimental investigation of precooling desiccant-wheel air-conditioning system in a high-temperature and high-humidity environment. International Journal of Refrigeration, 95, 83-92. https://iifiir.org/en/fridoc/experimental-investigation-of-precooling-desiccant-wheel-141500

 

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