L’IIF en Gambie pour le forum ESEF 2025

Ce mois de septembre, l’IIF a participé pour la troisième fois au Forum sur les énergies renouvelables de la CEDEAO (ESEF 2025). Cette édition, organisée au Centre international de conférences Sir Dawda Kairaba Jawara, célébrait non seulement les 10 ans du forum, mais aussi le 50e anniversaire de la CEDEAO et le 15e anniversaire de l’Observatoire de la CEDEAO pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (ECREE). 

Autour du thème « Accélérer les solutions énergétiques durables pour la croissance de la région CEDEAO », le forum a réuni ministres, organisations diplomatiques, experts nationaux, chefs de file du secteur, acteurs de l’innovation et membres de la société civile pour débattre des moyens d’accélérer le passage de l’Afrique de l’Ouest aux énergies renouvelables. 

 

Yosr Allouche et Ina Colombo, respectivement directrice générale et responsable des Programmes européens et internationaux de l’IIF, se sont rendues en Gambie pour participer à diverses sessions plénières de haut niveau, parmi lesquelles : 

 

Jour 1, session 2 : « Energy Efficiency for Sustainable Livelihoods in Africa » (animée par l’ONUDI) 

Lors du panel « Energy Efficiency for Sustainable Livelihoods in Africa » (« Efficacité énergétique pour des conditions de vie durables en Afrique »), organisé dans le cadre du programme EELA, la directrice générale de l’IIF, Yosr Allouche, a exhorté les gouvernements de la CEDEAO à élaborer des feuilles de route claires pour réduire progressivement les frigorigènes à fort PRP, conformes aux principes de l’amendement de Kigali, mais adaptées aux capacités nationales spécifiques. Elle les a également appelés à adopter et à appliquer des normes minimales de performance énergétique (MEPS), ainsi qu’à harmoniser les réglementations techniques et de sécurité au niveau régional, en particulier pour garantir une utilisation sûre des frigorigènes inflammables ou légèrement inflammables. Elle a en outre souligné la nécessité de renforcer la formation des techniciens, l’application des réglementations douanières et les incitations financières pour accélérer l’adoption de frigorigènes efficaces sur le plan énergétiques, propres et à faible PRP. 

Le docteure Allouche a par ailleurs mis en avant le rôle clé que peut jouer un froid durable dans la réduction des pertes alimentaires après récolte sur le continent africain, encore très élevées, dans l’amélioration des revenus des agriculteurs et dans le renforcement de la compétitivité à l’exportation. Atteindre les objectifs climatiques nécessite de gagner en efficacité énergétique. Des solutions existent déjà sur le marché, telles que l’utilisation de sources d’énergies renouvelables, l’intégration thermique, le stockage thermique, la conception de systèmes adaptés aux températures ambiantes élevées et en constante augmentation, ou encore le recours à l’Internet des objets et à l’IA pour la maintenance prédictive et l’optimisation des opérations. 

 

L’Afrique dispose des technologies nécessaires pour passer directement à des technologies frigorifiques propres et économes en énergie, mais leur déploiement doit être soutenu par des modèles économiques et des mécanismes financiers adaptés. Priorité doit être donnée par les gouvernements aux investissements dans une chaîne du froid propre et efficace sur le plan énergétique, car ce secteur ne relève pas uniquement d’enjeux énergétiques : il constitue également un levier pour la sécurité alimentaire, pour des systèmes de santé et des sociétés résilients, ainsi que pour le développement économique du continent tout entier.  

 

Jour 2, session 1 : « Powering Food Systems in West Africa » (animée par le ministre gambien de l’Énergie) 

 Yosr Allouche a insisté auprès des participants sur la place centrale du froid et de la chaîne du froid dans la sécurité alimentaire, la santé et la résilience climatique, le secteur représentant environ 20 % de la consommation mondiale d’électricité et 7,5 % des émissions de CO2. Elle a souligné que le développement de chaînes du froid durables pourrait permettre de réduire de moitié les pertes alimentaires, prévenir la détérioration des vaccins et diminuer les émissions de CO2 grâce à une plus grande efficacité énergétique, l'emploi de frigorigènes à faible PRP et le recours à des énergies renouvelables. Le projet Sophia et d’autres initiatives financées, comme INDEE+, ont été présentées comme des exemples concrets de technologies déjà déployées pour lutter contre le gaspillage alimentaire. L’IIF a appelé les pays à rejoindre l’organisation afin d’encourager la coopération internationale, qui en retour permet d’inscrire les enjeux du froid à l’agenda des discussions de haut niveau et de s’assurer ainsi que le secteur devienne un véritable facteur de développement et de durabilité. 

 

 

 

 

L’institut a établi de nombreux contacts et obtenu l’engagement de pays membres actuels ou potentiels en vue de futures collaborations. 

Dans le cadre des événements organisés en amont de l’ESEF 2025, une session traitant de la résilience climatique du refroidissement, du changement climatique et du genre a été organisée le 17 septembre avec le soutien des projets SophiA, AGRI-COOL et EMERGE, tous trois financés par l'UE. Animée par Charles Diarra, coordinateur de projet à l’ECREEE, cette rencontre a mis en avant des approches innovantes en faveur d’un froid durable et inclusif. SophiA a présenté ses avancées en matière de technologies frigorifiques résilientes au changement climatique dans quatre pays pilotes. AGRI-COOL a exposé ses projets de chambres froides solaires intelligentes, ainsi que ses systèmes agrivoltaïques destinés à améliorer l’entreposage des aliments, la gestion de l’eau et l’agriculture durable, déployés sur quatre sites pilotes, notamment au Cap-Vert. Enfin, EMERGE a présenté la manière dont il soutient la transition écologique de l’Afrique, en particulier à travers le développement d’outils et de connaissances et des initiatives pilotes menées au Maroc, dans la région du fleuve Niger et au Mozambique en faveur d’une énergie propre et d’une planification durable des ressources. 

 
La session a donné lieu à des échanges animés quant à la manière dont des solutions de refroidissement résilientes peuvent permettre de répondre aux défis climatiques, énergétiques et sociaux en Afrique de l'Ouest.