L’industrie du froid en Australie : des émissions en baisse, une transition vers des frigorigènes naturels et une main-d’œuvre en expansion
Le rapport « Cold Hard Facts 4 », publié en 2024, identifie les principaux développements et tendances émergentes dans l’industrie du froid et du conditionnement d’air en Australie entre 2016 et 2022.
Publié en août 2024 par le Groupe d’experts auprès du département australien du Changement climatique, de l’Énergie et de l’Eau, le rapport « Cold Hard Facts 4 » présente les données de 2022 sur les équipements frigorifiques et de conditionnement d’air, les frigorigènes, la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre associées en Australie. Il compare ces chiffres à ceux de 2016 publiés dans le rapport précédent, « Cold Hard Facts 3 ».
En 2022, l’ensemble des dépenses de l’industrie australienne du CVC pour l’installation de nouveaux équipements, leur maintenance, les salaires et l’énergie consommée cette année-là représentaient plus de 2 % du PIB national, avec une main-d’œuvre comptant pour 2,6 % de l’emploi total en Australie. L’emploi direct dans ce secteur progresse, passant de 298 400 emplois en 2016 à 378 000 emplois en 2023.
L’industrie du froid est le premier consommateur d’électricité en Australie. Le parc d’équipements frigorifiques a consommé 24 % de toute l’électricité produite dans le pays en 2022. En incluant le conditionnement d’air fixe et mobile, la chaîne du froid alimentaire et les systèmes frigorifiques domestiques, le nombre d’équipements de CVC en fonctionnement en 2022 dépassait les 62 millions (contre 54 millions en 2016).
Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du froid ont diminué de plus de 10 % entre 2016 et 2022, passant de 65,10 millions de tonnes éq. CO2 à 58,5 millions de tonnes éq. CO2. Cette estimation totale comprend 51,6 millions de tonnes éq. CO2 d’émissions indirectes et 6,9 millions de tonnes éq. CO2 d’émissions directes dues aux pertes de gaz frigorigène lors du fonctionnement des machines et dans les conduites de frigorigène, excluant les émissions de fin de vie.
Malgré une consommation d’électricité élevée, il faut souligner que la décarbonation de la production d’électricité du réseau australien est bien engagée. La part des émissions de GES liées à l’énergie devrait donc diminuer.
La banque totale de frigorigènes en Australie en 2022 est estimée à environ 55 000 tonnes, dont 95 % de HFC (53 750 tonnes en comptant les mélanges HFO/HFC). L’adoption de frigorigènes naturels a progressé de manière constante, avec une hausse régulière de l’utilisation d’hydrocarbures, de dioxyde de carbone (R744) et d’ammoniac (R717). Ainsi, 99 % des appareils frigorifiques domestiques vendus en 2022 utilisaient des hydrocarbures et la transition vers les hydrocarbures est en cours pour les pompes à chaleur et les petites unités de conditionnement d’air, ainsi que pour les équipements frigorifiques commerciaux de petite taille. Fabriqué sur le territoire national, l’ammoniac (R717) est de loin le premier frigorigène naturel de la banque et il est principalement employé pour le froid industriel et l’entreposage frigorifique.
Pour plus d’informations, le rapport complet est disponible dans FRIDOC ou sur le site internet du gouvernement australien.
Source
Cold Hard Facts 4, Peter Brodribb, Michael McCann, Graeme Dewerson, Jelena Franjić and Graham Anderson, report prepared for the Department of
Climate Change, Energy, the Environment and Water, Canberra. CC BY 4.0. https://www.dcceew.gov.au/environment/protection/ozone/publications/cold-hard-facts-4