Les émissions non contrôlées de R23 mettent en péril les objectifs en matière de climat et de froid durable
Malgré les réglementations adoptées dans le cadre du protocole de Montréal, les émissions de R23, un HFC à fort PRP qui est utilisé dans le froid à très basse température, restent anormalement élevées. Cela soulève des préoccupations quant au développement de pratiques durables en matière de froid.
Le R23, un hydrofluorocarbure (HFC) présentant un fort potentiel de réchauffement planétaire (PRP) de 14 700, constitue un obstacle majeur à l’atteinte des objectifs climatiques, malgré une utilisation limitée dans le froid à très basse température. En effet, de récents travaux mettent en évidence des émissions substantielles de ce gaz, qui se forme principalement en tant que sous-produit de la production de HCFC22, un procédé encadré par le protocole de Montréal. [1]
Selon un rapport de l’Environmental Investigation Agency (EIA), les émissions de R23 ont atteint un pic de 17 300 tonnes en 2019, ce qui équivaut à plus de 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Bien que l’amendement de Kigali au protocole de Montréal impose la capture et la destruction du R23, les émissions cumulées de ce gaz depuis l’adoption de l’amendement en 2016 dépassent le niveau anticipé, totalisant près de 106 000 tonnes, soit 1,56 milliards de tonnes d’équivalent CO2.
Le R23 est utilisé dans des applications de niche telles que le froid à très basse température ou comme matière première dans l’industrie chimique. Son PRP élevé et sa longue durée de vie atmosphérique (228 ans) en font une cible importante pour les efforts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, alors que l’industrie des produits chimiques fluorés peut capturer et détruire le R23 à un coût relativement bas, l’inefficacité des mécanismes de surveillance et de déclaration des émissions a permis à ces dernières d’échapper à une régulation, notamment dans les régions où la production de HCFC22 et de polymères fluorés est importante.
L’EIA souligne la nécessité d’une action internationale vigoureuse pour renforcer la transparence, harmoniser les déclarations d’émissions et garantir le respect du protocole de Montréal. Une réponse globale de toutes les Parties sera primordiale pour lutter contre les émissions actuelles et promouvoir des pratiques durables en matière de froid.
Le rapport complet est disponible dans la base documentaire FRIDOC.
Sources
[1] https://ozone.unep.org/system/files/documents/TEAP%20MCTOC%20MOP%2036_HFC-23_final.pdf
Additional sources
https://www.coolingpost.com/world-news/rogue-hfc23-emissions-threaten-climate-targets/
https://eia-international.org/wp-content/uploads/EIA-Unchecked-HFC23-report-FINAL.pdf