Les énergies renouvelables et de récupération alimentent à 66,5 % les réseaux urbains de chauffage en France

Les réseaux urbains de chauffage et de refroidissement alimentent plus de 50 000 bâtiments en chaleur et plus de 1 600 bâtiments en froid d’après la dernière enquête annuelle de la FEDENE, conduite sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.

En 2023, l’on comptait 43 réseaux de refroidissement et 1 000 réseaux de chaleur en France, d’après l’enquête annuelle réalisée par la Fédération professionnelle des entreprises de services pour l’énergie et l’environnementdes (FEDENE), sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.

 

Réseaux urbains de chaleur en France

 

Entre 2022 et 2023, le nombre de réseaux urbains de chaleur a progressé de 6 % en France, représentant 50 065 bâtiments raccordés contre 47 380 en 2022. Ces réseaux ont fourni 26,4 TWh de chaleur livrée nette en 2023 contre 26,3 en 2022.

 

Le taux d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) dans le bouquet énergétique se maintient dans une trajectoire de décarbonation après les fortes progressions de 2021 et 2022. En 2023, les EnR&R représentaient 66,5 % du bouquet énergétique.

La part des énergies fossiles (ex : charbon, fioul) est réduite à seulement 1 %, contre 2,6 % en 2022. Pour rappel, cette part était de 13,3 % en 2012.

 

Cette transition s’appuie sur deux piliers :

  • la récupération de chaleur excédentaire, provenant notamment des installations de valorisation énergétique des déchets (UVE) et des secteurs industriels (à hauteur de 44 % dans la part des EnR&R),
  • l’utilisation durable de la biomasse produite en France (à hauteur de 36 % dans la part des EnR&R), en remplacement des sources d’énergie polluantes, telles que le charbon et le fioul.

 

 

Entre 2013 et 2023, le nombre de bâtiments connectés aux réseaux de chaleur a progressé de 85 %. Dans le parc de bâtiments raccordés aux réseaux de chaleur, on constate une baisse continue de la consommation énergétique, passant d’une moyenne annuelle de 848 MWh par bâtiment en 2013 à 584 MWh en 2023.

 

Réseaux urbains de refroidissement en France

 

En Europe, la France est le premier pays d’Europe en matière de livraison de froid, légèrement devant la Suède (voir notre précédent article). En 2023, 1 637 bâtiments en France étaient raccordés à des réseaux urbains de refroidissement contre 1 563 en 2022. Ces réseaux ont fourni 0,9 TWh de froid livré net en 2023 contre 1,0 TWh en 2022. Cette baisse de livraison de froid s’explique notamment par des températures estivales plus faibles en 2023 qu’en 2022.

 

Le froid des réseaux urbains en France est produit principalement à partir de systèmes frigorifiques à compression électrique (82 %), c’est-à-dire utilisant l’électricité pour comprimer leurs fluides frigorigènes. Parmi ces systèmes frigorifiques à compression électrique, environ 12% utilisent des pompes à chaleur ou thermofrigopompes, qui peuvent générer à la fois de la chaleur et du froid, bien que leur part dans la production totale de froid reste faible.

 

Perspectives 2030 et 2050

 

En France, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) prévoit une augmentation significative des quantités de froid renouvelable et de récupération fournies par les réseaux de refroidissement.

Pour répondre aux engagements européens, un outil de pilotage a été créé dans le cadre de la LTECV, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Actuellement en consultation, la PPE définit des objectifs plus ambitieux pour les réseaux de chaleur et de refroidissement : 68 TWh de chaleur livrée par les réseaux dont 75 % de chaleur ENR&R (soit 51 TWh) en 2030 puis jusqu’à 90 TWh dont 80 % de chaleur ENR&R (soit 72 TWh) en 2035.

 

 

Pour plus d’informations, les résultats complets de l’enquête sont disponibles sur FRIDOC et sur le site internet de la FEDENE.

 

 

Source

Enquête annuelle des réseaux de chaleur et de froid 2024. https://fedene.fr/ressource/enquete-annuelle-des-reseaux-de-chaleur-et-de-froid-2024/