Une session parallèle de l’OEWG 47 souligne l’urgence d’un refroidissement durable des centres de données

La Climate and Clean Air Coalition (CCAC) et l’Institut international du froid (IIF), avec le soutien de l’initiative United for Efficiency (U4E) du PNUE, ont réuni experts, décideurs et leaders de l’industrie pour discuter des solutions durables qui permettent de gérer les émissions de gaz à effet de serre des systèmes de refroidissement des centres de données.

Bangkok, 7 juillet 2025 – L’événement parallèle, qui s’est tenu dans le cadre de la 47e réunion du Groupe de travail du protocole de Montréal (OEWG-47), au Centre de conférences des Nations unies de Bangkok, était intitulé « Cooling Systems Emissions from Data Centres ». Il a rencontré un vif succès, attirant l’attention sur l’une des sources des émissions de gaz à effet de serre connaissant la croissance la plus rapide : les systèmes de refroidissement des centres de données. Organisée par la Climate et Clean Air Coalition (CCAC) et l’Institut international du froid (IIF), avec le soutien de l’initiative United for Efficiency (U4E) menée par le PNUE, cette session a réuni des experts, des décideurs politiques et des leaders de l’industrie afin de discuter de solutions durables pour mieux gérer les émissions de CO2 liées aux systèmes de refroidissement des centres de données.

 

Un défi grandissant

 

Les remarques inaugurales de Mme Souhir Al-Hammami (IIF) et de Mme Denise San Valentin (Secrétariat de la CCAC, PNUE) ont donné le ton de la session, insistant sur l’importance cruciale du lien entre les infrastructures du numérique et la durabilité environnementale. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en 2022, la consommation d’électricité des centres de données dans le monde était estimée entre 240 et 340 térawattheures, soit environ 1 à 1,3 % de la demande mondiale d’électricité.

 

L’AIE prévoit un doublement de la demande d’électricité des centres de données d’ici 2030 pour atteindre près de 945 TWh, l’équivalent de la consommation totale d’électricité du Japon à l’heure actuelle.

 

Éclairages et solutions d’expert

 

Le docteur Baolong Wang, professeur associé à l’université de Tsinghua et président du groupe de travail de l’IIF sur la déshumidification, a donné une présentation détaillée autour des points suivants :

  • Architectures innovantes de refroidissement : il a exposé de manière approfondie les systèmes de refroidissement liquide, par air et hybrides qui permettent d’optimiser l’efficacité énergétique tout en minimisant l’impact environnemental.
  • Stratégies d’économies d’énergie : le docteur Wang a mis en évidence le potentiel des technologies de refroidissement passif, des systèmes d’exploitation intelligents pilotés par IA, et de la récupération d’énergie résiduelle en tant qu’éléments clés des bonnes pratiques dans les centres de données.
  • Approche globale : il a exposé une feuille de route pour atteindre la neutralité carbone dans les opérations des centres de données, en insistant sur le recours aux énergies renouvelables et sur une optimisation du système grâce à une approche globale.
  • Réflexions tournées vers l’avenir : ses recommandations s’adressaient aux décideurs politiques, aux chercheurs et aux leaders de l’industrie, les incitant à adopter des stratégies prospectives qui s’alignent sur l’essor rapide de l’économie numérique.

 

Expériences au niveau national

 

La docteure Pattanan Tarin, responsable de l’unité pour la Protection de la couche d’ozone en Thaïlande, a présenté les stratégies proactives misens en œuvre par son pays pour gérer les émissions de GES issues d’un secteur des centres de données en pleine expansion. Son intervention a permis de souligner l’importance de cadres politiques nationaux alignés sur les engagements du protocole de Montréal et de son amendement de Kigali.

 

Collaboration et dialogue internationaux

 

Des échanges dynamiques ont suivi dans le cadre d’une table-ronde réunissant les intervenants suivants :

  • Dr Shazwin Binti (Universiti Teknologi Malaysia)
  • Dr Rajan Ranjendran (co-président du Comité des choix techniques pour le froid et le conditionnement d’air au sein du Groupe d’évaluation technologique et économique, TEAP-RTOC)
  • M. Kennedy Amankwa (Commission de l’énergie du Ghana)
  • Mme Miruza Mohamed (présidente adjointe de la CCAC, Maldives)

Les membres du panel et du public ont exploré les moyens par lesquels la communauté internationale peut collaborer pour veiller au respect de l’amendement de Kigali tout en tenant compte de la croissance exponentielle des infrastructures numériques.

 

 

Des outils pour l’avenir

 

M. Miquel Pitarch, consultant international auprès du programme U4E (PNUE), a clôturé la session en présentant la publication U4E Procurement Guideline for Sustainable Data Centres and Computer Servers. Cet outil pratique vise à aider les gouvernements et les organisations à prendre des décisions d’approvisionnement responsables sur le plan environnemental, permettant de réduire à la fois la consommation énergétique et les émissions de GES liées aux frigorigènes.

 

Anticiper

 

L’événement s’est conclu par un pressant appel à l’action : intégrer les technologies de refroidissement durable au programme de transformation numérique et au plan de mise en œuvre de l’amendement de Kigali. Alors que les centres de données ne cessent de se multiplier à l’échelle mondiale, la communauté du protocole de Montréal et ses partenaires doivent agir sans délai pour s’assurer que les progrès accomplis dans la lutte contre le changement climatique ne soient pas compromis par l’ère du numérique.

 

 

Plus d’informations sur les centres de données durables dans la note d’information de l’IIF consacrée.