Révision de la F-Gaz de l’EU : retours sur les premières conclusions de l’étude d’'évaluation

Le rapport préliminaire d’évaluation remis en mai dernier à la demande de la Commission européenne par Oko-Recherche et Ricardo a soulevé un certain nombre de questions.  

Dans le cadre de la mise à jour de la réglementation F-Gaz, la Commission européenne avait commandé une étude à Oko-Recherche, Oko-Institut, et Ricardo

 

En vue d’un atelier destiné aux parties impliquées dans la révision de la réglementation F-Gaz, une note d’information a été diffusée au début du mois de mai dernier. Le document présente les objectifs de la F-Gaz et ceux de sa révision. 

 
Le document rappelle les objectifs de la réglementation F-Gaz et indique que des résultats ont déjà été obtenus. Néanmoins, il insiste sur les résultats qui restent à atteindre à l’horizon 2030. Des modélisations indiquent que les objectifs climatiques initiaux pourraient ne pas être entièrement atteints. En outre, le document souligne que l’utilisation de certains gaz fluorés à fort PRP pourrait être évitée dans certains secteurs. 

 

La note insiste sur la nécessité d’effectuer une transition vers des frigorigènes plus respectueux de l’environnement. La réglementation F-gaz a déjà permis une diminution de l’offre en HFC de 37 % en tonnes entre 2015 et 2019. Ceci s’explique par la réduction de l’utilisation de HFC “clés”, tels que le R134a, le R404A ou le R410A. 

 

L’utilisation des frigorigènes alternatifs a par conséquent augmenté : il s’agit des frigorigènes naturels comme le CO2 ou les hydrocarbures,   des HFC à GWP moins élevé tels que le R32, ou des mélanges de HFC ou de HFC insaturés (HFO). L’utilisation du R32 s’est par exemple généralisée dans les systèmes de climatisation split, en remplacement du R410A. 
 
Selon le rapport, les modélisations prospectives indiquent que les objectifs climatiques initiaux fixés pour 2030 par la Réglementation F-gaz pourraient ne pas être entièrement atteints. En effet, certaines normes de sécurité ne permettent pas de poursuivre facilement la transition vers des frigorigènes alternatifs (hydrocarbures en particulier). Le manque de formation des personnels ou les importations illégales de HFC posent également un problème sur le long terme.  

 

Le rapport rappelle aussi l’importance de la lutte contre les fuites dans les systèmes frigorifiques, ainsi que la nécessité de se conformer à l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal, tout en encourageant le développement durable et l’innovation technologique qui permettraient d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les frigorigènes à faible PRP. 

 

Afin d’atteindre les objectifs fixés pour 2030, le rapport propose un scenario de substitution maximale (page 31). Celui-ci a soulevé un certain nombre de critiques ces dernières semaines. 

L’association Eurovent, en particulier, juge cette modélisation irréaliste car elle implique l’utilisation d’hydrocarbures pour 90 % des grands climatiseurs et des petites pompes à chaleur dès 2025, et dès 2030 pour tous les grands climatiseurs split et VRF. D’après Eurovent, la pénétration actuelle des frigorigènes non fluorés ne rend pas ce scenario crédible. Des obstacles réglementaires sont également rappelés par Eurovent.  

L’EPEE, l’AREA, l’EHPA ou l’ASERCOM comptent également parmi les associations ayant émis des doutes sur ces projections. 

 

Le communiqué de presse d’Eurovent est disponible ici

 

Source:

Cooling Post: https://www.coolingpost.com/world-news/industry-groups-slam-f-gas-study/