Accident mortel dans une salle de cryothérapie à Paris : ce que l’on sait

Après un accident mortel dans un cryosauna à Paris, l’IIF apporte son éclairage technique. 

Un accident grave s’est produit le lundi 14 avril 2025 dans une salle de sport du XIe arrondissement de Paris, lors d’une séance de cryothérapie. Une employée de l’établissement est décédée et une cliente a été hospitalisée dans un état critique, à la suite d'une fuite d’azote survenue dans la cabine de cryothérapie corps partiel.

 

Selon les informations communiquées par le parquet de Paris et les services de secours, une fuite d’azote serait à l’origine de l’intoxication des deux victimes, qui ont été retrouvées en arrêt cardio-respiratoire. L’employée, âgée de 29 ans, encadrait une séance lorsqu’elle a perdu connaissance. La cliente, âgée de 34 ans, a été transportée à l’hôpital Lariboisière en urgence absolue. Trois autres personnes, qui ont tenté de porter assistance aux victimes, ont également été hospitalisées, sans que leur pronostic vital ne soit engagé.

 

L’établissement, qui accueillait environ 150 personnes au moment des faits, a été entièrement évacué. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes précises de l’accident. Elle est confiée au commissariat du xie arrondissement, en co-saisine avec l’inspection du travail. Une autopsie et des analyses toxicologiques sont en cours. 

 

Selon le maire du XIe arrondissement, une bouteille d’azote aurait été changée le matin même. La piste d’un dysfonctionnement lié au système de ventilation est envisagée. 

 

L’accident a suscité une forte émotion à Paris et a rapidement été relayé dans de nombreux médias internationaux ainsi que sur les réseaux sociaux. Il a également relancé les interrogations autour des pratiques de bien-être impliquant l’utilisation de gaz industriels dans des environnements fermés.

 

Éclairage technique 

 

L’IIF, à travers son groupe de travail dédié à la cryothérapie corps entier, souhaite apporter un éclairage technique sur les différences entre les dispositifs existants et rappeler les exigences en matière de sécurité. 

Il existe plusieurs types de dispositifs de cryostimulation : 

  • Les cryosaunas, utilisés pour la cryothérapie dite « à corps partiel », fonctionnent par injection directe d’azote liquide dans un caisson ouvert au niveau de la tête. Cette technologie présente un risque connu d’anoxie (manque d’oxygène) en cas de mauvaise évacuation du gaz. C’est cette technologie qui était utilisée dans le centre parisien. 
  • La cryothérapie « corps entier » est pratiquée dans des chambres fermées, où le froid est généré par un système indirect, sans contact direct entre le gaz frigorigène et l’air ambiant respiré. Ces dispositifs sont conçus pour maintenir une atmosphère respirable à l’intérieur de la chambre. 
Schéma simplifié du principe de cryosauna

 

cryochalbre
Schéma simplifié du principe de cryochambre

 

L’azote est un gaz industriel inodore et incolore, dont l’utilisation impose des précautions spécifiques. Historiquement réservé à des usages professionnels (industrie, santé, recherche), son emploi dans un cadre de bien-être ou sportif implique la mise en œuvre de mesures strictes de prévention. Cela inclut la formation des opérateurs, l’installation de dispositifs de ventilation adaptés, de détecteurs de gazpour contrôler la teneur en oxygène, ainsi qu’une surveillance rigoureuse des installations.

 

En France, en particulier, l’usage de substances potentiellement dangereuses dans des environnements clos est encadré par le Code du travail, notamment pour la gestion des locaux à pollution spécifique (articles R.4222-3 à R.4222-17) [1]. Ces textes rappellent l’obligation d’assurer une ventilation efficace, adaptée à la nature des polluants, et un contrôle régulier des installations.

 

Des recommandations complémentaires sont proposées par l’Association Française des Gaz Comprimés (AFGC) [2]

 

Il n’existe néanmoins pas encore de label spécifique permettant à un usager d’évaluer si ces mesures ont bien été mises en place dans les établissements équipés de cryosaunas. 

 

Plus d’informations sont disponibles en libre accès dans notre Note d’Information sur la cryothérapie corps entier.

[1] Locaux à pollution spécifique (Articles R4222-10 à R4222-17) 

[2] Cryothérapie : recommandations pour une utilisation en sécurité de l’azote liquide

 

Sources

https://rmc.bfmtv.com/actualites/police-justice/faits-divers/fuite-d-azote-dans-une-salle-de-sport-a-paris-une-employee-est-morte-elle-etait-exceptionnelle_AV-202504150129.html