Emissions directes de CO2 du secteur du froid au Chili

Dans le cadre de son inventaire national soumis à l’CCNUCC, le Chili a rapporté les valeurs des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur du froid et du conditionnement d’air.

Au Chili, en 2018, les émissions directes de GES du secteur du froid et du conditionnement d’air s’élevaient à 3 652 kt CO2 eq, en augmentation de 32 % depuis 2016. La sous-catégorie du « froid industriel » représentait la principale source d'émissions en 2018, avec 51 % des émissions. Elle est suivie par le conditionnement d’air mobile avec 18 % des émissions, puis le froid commercial (16 %), le conditionnement d’air fixe (12 %) et dans une moindre mesure le froid domestique (2 %) et le transport frigorifique (2 %).

 

 

Tableau. Emissions de GES pour le secteur du froid et du conditionnement d’air (en kt CO2eq)

  2010 2013 2016 2017 2018
Froid commercial 194,3 359,8 488,2 530,4 571,0
Froid domestique 33,4 49,5 79,3 70,2 75,5
Froid industriel 528,1 879,0 1 326,3 1 452,6 1 847,1
Transport frigorifique 37,6 63,4 78,8 72,7 73,1
Conditionnement d’air fixe 76,6 162,7 251,0 348,6 434,0
Conditionnement d’air mobile 284,3 422,1 554,2 614,9 651,4
           
Total 1 154,3 1 936,6 2 777,7 3 089,4 3 652,1

 

Depuis quelques années, la part du froid commercial dans cette répartition semble peu augmenter tandis que les parts associées au froid industriel, au conditionnement d’air mobile et fixe ont augmenté. Ceci est lié d'une part, à une diminution des constructions de nouveaux supermarchés, et d'autre part, à une augmentation de l'utilisation du R507A pour des applications industrielles dans l'agro-industrie et à une augmentation du nombre de véhicules avec climatisation. Dans tous les cas, le prix des HFC par rapport à d'autres frigorigènes alternatifs, leurs capacités techniques et l'élimination obligatoire des HCFC dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Montréal sont autant de variables qui ont une forte influence.

 

La maintenance imparfaite des équipements frigorifiques (le résultat de fuites dues à une mauvaise étanchéité, à des défaillances ou à de la casse) constitue la principale cause d'émissions dans 77 % des cas. Viennent ensuite, dans 13 % des cas, les émissions dues aux pertes liées au transfert de frigorigènes ou aux quantités restantes laissées dans des conteneurs. Ensuite, à hauteur de 8 %, on trouve la mise au rebut des équipements en fin de vie. Ce pourcentage devrait continuer à augmenter dans les années à venir si aucune mesure de recyclage n'est prise, car les équipements ont une durée de vie utile comprise entre 10 et 20 ans. Enfin, dans 2 % des cas, les émissions sont liées aux fuites qui surviennent lors de l'installation de nouveaux équipements.

 

D’après le Ministère de l’environnement chilien, les HFC correspondent à 41,1 % des émissions de GES du secteur « Procédés industriels et utilisation de produits », ce qui équivaut à 2 869,5 kt CO2éq. Au sein de cette catégorie, 95,9 % des émissions de HFC sont liées au secteur du froid et du conditionnement d’air, soit 2 751,8 kt CO2éq. [2]

 

 

 

Sources

[1] Ministerio del Medio Ambiente. (2021).Informe del Inventario Nacional de Chile 2020: Inventario nacional  de  gases  de  efecto  invernadero  y  otros  contaminantes  climáticos 1990-2018. Oficina de Cambio Climático. Santiago, Chile. https://unfccc.int/documents/268469

[2] https://mma.gob.cl/comienza-prohibicion-en-chile-de-gas-refrigerante-con-alto-potencial-de-calentamiento-global/