Entrepôts frigorifiques : comment atteindre l'objectif de zéro émission nette ?
La Fédération britannique de la chaîne du froid a récemment publié un rapport présentant des technologies permettant d’atteindre des émissions nettes nulles dans les entrepôts à température contrôlée.
Selon la Cold Chain Federation, l’efficacité énergétique dans les entrepôts frigorifiques britanniques a progressé de 19 % en 2019-2020 par rapport à 2008, l’année de référence, dépassant ainsi l’objectif initial de 12% fixé par le gouvernement. Néanmoins, des changements majeurs sont encore nécessaires pour soutenir l'ambition d'une économie britannique avec des émissions nettes nulles d'ici 2050. Il existe deux sources importantes d'émissions de GES provenant des entrepôts frigorifiques : les émissions indirectes liées à l’électricité et autres énergies utilisées pour le froid et les infrastructures de soutien ; et les émissions directes liées aux frigorigènes utilisés dans le froid commercial. Les émissions indirectes liées à la consommation d'énergie dans les entrepôts frigorifiques britanniques ont été estimées à 0,46 MtCO2eq tandis que les émissions directes liées aux fuites de frigorigènes ont été estimées à 0,18 MtCO2eq.
La Cold Chain Federation a récemment publié un rapport présentant des technologies à haute efficacité énergétique qui peuvent aider les entrepôts à température contrôlée à atteindre des émissions nettes nulles.
Contrôle de la température
Dans les entrepôts frigorifiques plus anciens, le contrôle de la température est extrêmement basique, par exemple avec un ou deux simples thermomètres relevés manuellement plusieurs fois par jour. Avec des systèmes plus sophistiqués, plusieurs capteurs sont connectés numériquement à un système d'alarme qui permet d'avoir une maîtrise plus précise et globale de la température dans un entrepôt frigorifique. Associés à des systèmes frigorifiques de plus en plus efficaces et précis, ces systèmes de contrôle des températures permettraient d'augmenter les valeurs de consigne de température afin de réduire la consommation d'énergie.
Production d'énergie sur site
Les auteurs du rapport ont noté une expansion rapide de l’usage de panneaux solaires sur les toits des entrepôts frigorifiques au cours des dernières années. Ceux-ci peuvent couvrir une part significative des besoins en énergie, mais cela est rarement suffisant pour alimenter l'ensemble du site. Les éoliennes et l'énergie de la biomasse sont d’autres possibilités.
La production combinée de chaleur et d'électricité (cogénération)
La production combinée de chaleur et d'électricité (CHP) ou cogénération permet de réutiliser la chaleur émise lors de la production d'électricité. Selon les auteurs du rapport, la cogénération convertit environ 88 % du combustible utilisé en énergie utile, avec une répartition d'environ 42 % d'électricité et 46 % de chaleur. La chaleur peut être utilisée en conjonction avec un système de refroidissement à absorption, ce qui permet de fournir à la fois refroidissement, chaleur et électricité (CCHP), souvent appelée trigénération.
Dans une opération typique d'entreposage frigorifique, une centrale de cogénération peut être alimentée par l'énergie produite sur place à partir de chaudières à biomasse ou de digesteurs anaérobies, mais le système est plus généralement alimenté par du gaz naturel.
À l'avenir, en cas d'utilisation de la cogénération, le combustible devra provenir d'une source renouvelable pour qu'un site puisse atteindre un objectif d’émissions nettes nulles en 2050.
Refroidissement centralisé
D'importantes économies d'énergie pourraient être réalisées grâce au "refroidissement centralisé", où un seul système frigorifique fournit du froid à plusieurs installations et entreprises au sein d'un réseau local. Les systèmes centraux de rejet de chaleur pourraient également être une solution, la chaleur rejetée par les entrepôts frigorifiques pouvant servir à produire de l'eau chaude pour les systèmes de chauffage urbain.
Un large éventail d'options s’offrent aux entreprises d'entreposage frigorifique qui cherchent à produire leur propre énergie afin de se prémunir contre la volatilité des prix de l'électricité. Cependant, le déploiement de ces avancées technologiques se heurte à un certain nombre d’obstacles, notamment des coûts d'investissement importants, des objectifs nationaux en matière d'efficacité énergétique ou des contraintes de planification pour de nouveaux entrepôts frigorifiques plus grands et dotés d’infrastructures intégrées telle que la production d'énergie sur site.
Pour plus d'informations, le rapport complet peut être téléchargé sur le site de la Cold Chain Federation : Shaping the Cold Chain of the Future. The Cold Store of 2050.