Le froid, acteur de l’éradication du paludisme

Les techniques du froid ont permis l’élaboration et la conservation du tout premier vaccin contre le paludisme, administré à près de 2 millions d’enfants depuis 2019.

Chaque année, le 25 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) entend souligner la nécessité d'un investissement continu et d'un engagement politique soutenu en faveur de la prévention et de la lutte contre le paludisme.

 

En 2022, le paludisme a entraîné 608 000 décès. 95 % des cas de paludisme et des décès surviennent en Afrique subsaharienne, le reste en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud.[1] Les enfants de moins de 5 ans constituent la catégorie de population la plus vulnérable.

Le paludisme est une infection protozoaire des globules rouges transmise par la piqûre d'un moustique anophèle femelle infecté. Les symptômes vont de la fièvre, des maux de tête et des frissons à une fatigue extrême, des convulsions, des difficultés respiratoires et, dans les cas les plus graves, la mort. [1, 2] Le paludisme est une maladie curable, mais il est difficile à prévenir et à traiter en raison de la grande adaptabilité du vecteur et des parasites impliqués.

 

Le tout premier vaccin contre le paludisme a été formulé par lyophilisation et doit être conservé à une température comprise entre 2 et 8°C.

 

En octobre 2021, l'OMS a recommandé l'utilisation à grande échelle du Mosquirix (RTS,S/AS01), un vaccin à base de protéines recombinantes destiné aux enfants susceptibles de contracter le paludisme. Le vaccin Mosquirix est composé de deux flacons. L'un des flacons contient l'antigène lyophilisé (RTS, S) qui doit être reconstitué avec le second flacon contenant le système adjuvant (AS01) sous forme liquide. [3, 4]

La lyophilisation est un procédé de déshydratation d'une substance par congélation suivie d'une sublimation de la glace formée. L'antigène lyophilisé est thermostable, alors que la partie liquide est sensible à la température. Pour simplifier la procédure de stockage, il est recommandé de conserver l'antigène et l'adjuvant entre 2 et 8 °C. [3]

Depuis 2019, le vaccin Mosquirix (RTS,S/AS01) a été administré à près de 2 millions d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi, ce qui a permis de réduire de 13 % le nombre de décès d'enfants et de diminuer considérablement le nombre d'enfants admis à l'hôpital pour un paludisme grave. [5]

 

L'OMS recommande que le vaccin antipaludique soit administré dans le cadre d'une stratégie globale de lutte contre le paludisme. C'est en association avec d'autres interventions de lutte contre le paludisme que l'impact est le plus important. [3]

 

Pour plus d'informations, veuillez consulter le site internet de l'OMS.

 

 

Sources 

[1] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/malaria 

[2] Gnaneswaran, B., & Gladstone, M. (2021). The febrile illness of malaria: an overview of assessment, management and its prevention. Paediatrics and Child Health, 31(4), 163-166. https://doi.org/10.1016/j.paed.2021.01.006  

[3] Malaria vaccine: WHO position paper – March 2022. https://www.who.int/publications/i/item/who-wer9709-61%E2%80%9380  

[4] https://www.bmedicalsystems.com/en/blog/why-promising-malaria-vaccines-need-a-modern-cold-chain/ 

[5] Statistical report, Malaria Vaccine Pilot Evaluation (MVPE), analysis of data to month 46. https://www.who.int/publications/m/item/statistical-report--malaria-vaccine-pilot-evaluation-(mvpe)--analysis-of-data-to-month-46