Rapport de l’AIE : la climatisation et le dessalement, moteurs de la moitié de la consommation d’électricité en pointe dans la région MENA

Face à l’élévation des températures et à la raréfaction de l’eau exacerbées par le changement climatique, l’AIE prévoit une hausse de 50 % de la consommation d’électricité dans la région MENA d’ici 2035, tirée principalement par la climatisation et le dessalement de l’eau.

En septembre 2025, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport intitulé The Future of Electricity in the Middle East and North Africa (« L’avenir de l’électricité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord »), qui examine l’évolution de la demande d’électricité dans la région MENA au cours de la prochaine décennie.

 

Dans une région où les températures estivales dépassent régulièrement les 40 °C, l’élévation des températures et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes causées par le changement climatique ont un impact direct sur la demande de climatisation.

Selon l’AIE, la climatisation représente actuellement près de la moitié de la consommation d’électricité en pointe dans la région MENA et elle devrait conserver cette part jusqu’en 2035. Dans un contexte de réchauffement climatique, l’augmentation du nombre de propriétaires de climatiseurs explique en partie cette tendance. Si 80 % des ménages des pays membres du Conseil de coopération du Golfe possèdent déjà un climatiseur, la moyenne régionale s’élève actuellement à 27 % [1] (cf. figure). L’AIE souligne que l’amélioration de l’efficacité énergétique des appareils devrait contribuer à compenser la hausse de la demande d’électricité.

 

 

Le changement climatique aggrave également les épisodes de sécheresse et la pénurie d’eau en général dans l’ensemble de la région MENA. Cette situation entraîne une baisse de la productivité agricole et une dépendance accrue vis-à-vis des importations [2], avec pour corollaire une hausse de la demande en froid pour la chaîne du froid. La moindre disponibilité de l’eau entrave aussi les procédés de refroidissement des centrales thermiques, ce qui exacerbe les problèmes d’approvisionnement énergétique dans certains pays [2].

 

Cet espace, l’un des plus arides au monde, ne reçoit que 2 % des ressources en eau renouvelables de la planète, alors qu’il abrite 6 % de la population mondiale [2]. Selon l’AIE, les capacités de dessalement de l’eau dans la région devraient quadrupler au cours de la prochaine décennie [1]. La pression supplémentaire ainsi exercée sur la demande énergétique pourrait toutefois être atténuée grâce à l’adoption récente adoption de technologies membranaires électriques d’une grande efficacité énergétique, qui se substituent aux technologies traditionnelles de dessalement thermique reposant sur les combustibles fossiles.

 

Le rapport intégral est disponible en anglais en libre accès sur le site de l’AIE. 

 

 

Sources

[1] IEA (2025), The Future of Electricity in the Middle East and North Africa, IEA, Paris https://www.iea.org/reports/the-future-of-electricity-in-the-middle-east-and-north-africa , Licence: CC BY 4.0

[2] Qasem, R. H. M., & Scholz, M. (2025). Climate change impact on resources in the MENA region: a systematic and critical review. Physics and Chemistry of the Earth, Parts A/B/C, 103936. https://doi.org/10.1016/j.pce.2025.103936