Aliments surgelés au Royaume-Uni en 2020 : croissance du marché et durabilité

Un rapport de la British Frozen Food Federation (BFFF) révèle un taux de croissance significatif du secteur des surgelés en 2020. Le rapport suggère aussi que les acteurs du secteur relèvent le défi des problématiques environnementales telles que le gaspillage alimentaire et l’efficacité énergétique.

Selon un rapport de la British Frozen Food Federation (BFFF), le marché des aliments surgelés a été dopé en 2020 par le confinement lié à la pandémie, qui a entraîné un changement dans le comportement des consommateurs. En effet, la fréquence des trajets pour les courses alimentaires a diminué mais les dépenses étaient plus élevées et les consommateurs recherchaient des produits pouvant se conserver jusqu’à leurs prochaines courses, ce qui a favorisé l’achat d’aliments surgelés.

 

Données du marché des aliments surgelés au Royaume-Uni [1]

 

Le marché du commerce de détail a été évalué à 7,21 milliards de livres sterling (8,4 milliards d’euros) en 2020, avec une croissance de 13,8 % en glissement annuel (soit 872 millions de livres sterling - 1,01 milliard euros - de plus en valeur), tandis que les ventes pour l’ensemble du secteur de l’épicerie ont augmenté de 11,3 %. Le rapport souligne que la catégorie des aliments surgelés a affiché le taux de croissance le plus élevé en 2020, juste derrière les boissons alcoolisées.

Néanmoins, le rapport met en évidence quelques écarts entre les neuf catégories d’aliments surgelés examinés (c.-à-d. les crèmes glacées, les confiseries, le poisson, la viande et la volaille, les légumes, les produits à base de pommes de terre, les plats cuisinés, les pizzas et les aliments salés). Toutes les catégories ont connu une progression et six d’entre elles ont enregistré une croissance à deux chiffres en valeur. En particulier, les ventes de crèmes glacées ont augmenté de 19,1 % en valeur, rapportant 207 millions de livres sterling (240,5 millions euros). Le poisson et aliments salés sont les deux autres catégories qui ont le plus progressé. 

 

Croissance en valeur pour neuf catégories d’aliments surgelés [1]

 

Le rapport de la BFFF note également une augmentation de la demande pour les achats d’épicerie en ligne. La part des ventes en ligne d’aliments surgelés est passée de 9,5 % avant la pandémie à 14,4 % à la fin de 2020. La commodité de commander depuis chez soi séduit un large éventail de consommateurs. Selon le rapport, la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2012) est 23 % plus susceptible de consommer des aliments surgelés, car elle est attirée par la facilité d’accès et la saveur de la gamme croissante de produits surgelés végétariens et végétaliens. Néanmoins, il n’est pas certain que l’augmentation des achats en ligne d’aliments surgelés se poursuive en 2021. 

 

Aliments surgelés et durabilité [1, 2] 

 

Selon une étude publiée dans Science en 2018, les pertes alimentaires tout au long de la chaîne d’approvisionnement ainsi que le gaspillage sont responsables de 6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. [2] Par conséquent, l’industrie des aliments surgelés se doit d’éduquer les consommateurs soucieux de réduire leur impact sur l’environnement, sur le rôle que les aliments surgelés peuvent jouer. 

 

 

Selon une étude menée en 2019 par l’Université de Manchester en collaboration avec deux leaders de l’industrie, les familles ont généré presque moitié moins de gaspillage alimentaire en cuisinant avec des aliments surgelés qu’avec des ingrédients frais. Dans un sondage plus récent mené par une entreprise membre du BFFF auprès de consommateurs, la moitié des personnes interrogées ont déclaré que les aliments surgelés contribuaient à réduire le gaspillage alimentaire. Néanmoins, les auteurs du rapport de la BFFF reconnaissent que la fabrication, le stockage et le transport des aliments surgelés sont des processus énergivores. Dans une précédente étude, la consommation d’énergie spécifique moyenne des entrepôts frigorifiques britanniques stockant des aliments surgelés avait été estimée à 71,5 kWh/m3/an. [3] (Etude disponible en téléchargement sur FRIDOC ici).

 

De nombreux acteurs de l’industrie prennent déjà des initiatives pour réduire leur impact sur l’environnement, notamment en construisant des entrepôts frigorifiques ayant une consommation d’énergie réduite. En 2020, la fédération britannique de la chaîne du froid a publié un guide pour aider les acteurs de l’industrie à maximiser l’efficacité énergétique des entrepôts frigorifiques. Elle recommande notamment de réduire les charges thermiques grâce à une meilleure isolation, de réduire l’infiltration d’air, d’entretenir correctement les systèmes frigorifiques, etc. [4] Le guide est disponible en téléchargement gratuit sur le site internet de la Fédération britannique de la chaîne du froid ici, ou sur FRIDOC.

 

 

Sources

[1] British Frozen Food Federation. Frozen Food Report 2021. https://bfff.co.uk/the-frozen-food-report-2021/

[2] https://ourworldindata.org/food-waste-emissions

[3] Specific energy consumption values for various refrigerated food cold stores. Proceedings of the 24th IIR International Congress of Refrigeration: Yokohama, Japan, August 16-22, 2015. Disponible en téléchargement sur FRIDOC: https://iifiir.org/fr/fridoc/des-valeurs-specifiques-de-consommation-energetique-pour-differents-31592

[4] Energy efficiency in cold stores: a practical guide. https://www.coldchainfederation.org.uk/energy/