Le Nigéria doit accroître de 50 000 tonnes ses capacités d’entreposage frigorifique
Le président de l’Organisation pour l’avancement technologique de la chaîne du froid en Afrique de l’Ouest (OTACCWA) a évalué les besoins du pays en infrastructures de chaîne du froid pour lutter contre les pertes alimentaires après récolte, estimées à 9 milliards de dollars par an.
L’IIF estime qu’en Afrique, 44 % de la viande et 24 % des fruits produits à des fins de consommation humaine sont perdus en raison d’un manque d’infrastructures frigorifiques [1]. Au Nigéria, 37 % de la production agricole nécessitant du froid est perdue faute en raison d’une chaîne du froid insuffisante ou inexistante, selon la Banque mondiale et l’organisation SEforAll [2]. Améliorer l’accès au froid apparaît comme une solution plus durable que d’investir dans une production alimentaire massive, cette dernière présentant des coûts énergétiques et environnementaux élevés.
En 2023, les capacités du Nigéria en chaîne du froid étaient estimées à 300 000 m3 [3]. D’après l’Organisation pour l’avancement technologique de la chaîne du froid en Afrique de l’Ouest (OTACCWA), le Nigéria doit les renforcer en ajoutant 5 000 camions frigorifiques et 100 chambres froides, d’une capacité de 500 tonnes chacune, pour lutter contre les pertes alimentaires après récolte, évaluées à 9 milliards de dollars par an [4].
Le président de l’OTACCWA souligne également la nécessité de campagnes de sensibilisation afin d’informer toutes les parties prenantes de l’importance des infrastructures de la chaîne du froid dans l’agriculture [4]. L’accès au financement et à l’investissement est par exemple entravé par la compréhension insuffisante qu’ont les banques locales de la chaîne du froid et de son rôle capital pour le renforcement de la sécurité alimentaire nationale.
Dans le contexte des changements climatiques, marqué par des températures extrêmes et une forte humidité, auxquels est confronté le secteur agroalimentaire, il est indispensable de mettre en place des infrastructures assurant une chaîne du froid complète, afin de prévenir la détérioration des denrées et les contaminations bactériennes, dangereuses pour la santé [4, 5]. Le secteur agricole nigérian reposant sur de petits exploitants, l’absence de structures coopératives rend difficile la mise en œuvre de solutions de chaîne du froid à grande échelle [4].
Le président de l’OTACCWA estime qu’une orientation politique claire et des cadres réglementaires doivent être définis pour le développement de la chaîne du froid au Nigéria.
Plus d’informations sur le site internet de l’OTACCWA.
Sources
[1] Sarr J., Toublanc C., Dupont J. L., Guilpart J. The sustainability of the food cold chain. Part 1- the carbon emission savings related to food losses reduction. Proceedings of the 26th IIR International Congress of Refrigeration: Paris, France, August 21-25, 2023. http://dx.doi.org/10.18462/iir.icr.2023.1172
[2] Nigeria. Food Smart Country Diagnostic. https://openknowledge.worldbank.org/server/api/core/bitstreams/1c46d2ca-beeb-5d9c-a90a-fbea8fadb570/content
[3] Efficiency For Access Coalition. March 2023. Assessment of the Cold Chain Market in Nigeria. https://efficiencyforaccess.org/wp-content/uploads/Assessment-of-the-Cold-Chain-Market-in-Nigeria_2023-03-06-153037_xild.pdf