Relever le défi d’une chaine du froid alimentaire mondiale durable

Un récent rapport publié par le PNUE et la FAO contient plusieurs recommandations importantes sur la manière de développer des chaînes du froid alimentaires plus durables. 

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), 31 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine proviennent des systèmes agroalimentaires mondiaux.[1] Selon les estimations de l'IIF, 12 % des aliments produits dans le monde en 2017 ont été perdus en raison d'une chaîne du froid insuffisante. On estime que la chaîne du froid alimentaire est responsable d'environ 4 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en prenant en compte les émissions provenant des technologies de la chaîne du froid et celles provenant des pertes et gaspillage alimentaires dus au manque de froid.[2, 3] Une chaîne du froid plus étendue limiterait la nécessité d'augmenter la production agricole pour compenser ces pertes et éviter les émissions de CO2 correspondantes.[3] 

 

Le GCCA (Global Cold Chain Alliance) estime que la capacité d’entreposage frigorifique mondiale a augmenté de 16,7 % entre 2018 et 2020, principalement en Amérique du Nord et en Chine. Malheureusement, de nombreux pays en développement ont encore besoin d'importantes capacités supplémentaires pour répondre à leurs besoins en matière de chaîne du froid.[2] Des solutions sont donc nécessaires pour réduire les émissions de la chaîne du froid alimentaire mondiale et pour rendre cette infrastructure plus durable sur le plan environnemental. 

 

Dans un récent rapport publié par le PNUE et la FAO, les auteurs examinent comment le développement de la chaîne du froid alimentaire peut devenir plus durable et formulent une série de recommandations importantes.[2] Pour concevoir des chaînes du froid alimentaires durables, on peut s’appuyer sur un large éventail de technologies, de projets, de modèles financiers et commerciaux, de politiques locales et internationales, tout en tenant compte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux.  

 

Par exemple : 

  • Augmenter la production alimentaire locale afin de réduire la dépendance d'un pays vis-à-vis des importations et donc réduire les besoins de froid pour le transport et le stockage. 
  • Développer des technologies innovantes d'enrobage et d'emballage des aliments qui peuvent augmenter, en combinaison avec le froid, la durée de conservation des aliments voire, dans certains cas, réduire le besoin de froid. 
  • Augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité pour permettre à une plus grande partie de la chaîne du froid de fonctionner avec de l'électricité provenant de combustibles non fossiles. 
  • Adopter des systèmes de production de froid alternatifs et passer à des frigorigènes à faible PRP. 

 

Le rapport souligne également le besoin urgent de faciliter la coopération entre les gouvernements des pays développés et en développement, le secteur privé, les universités et les organisations internationales, afin d'encourager et d'accélérer l'innovation et la transformation du marché.[2] Cela peut se faire en partie grâce à des actions politiques qui soutiennent les innovations en matière de technologies et de modèles commerciaux par le biais de financements publics et privés ; sensibilisent les gouvernements, les entreprises et les utilisateurs finaux de la chaîne du froid aux problèmes de refroidissement ; et développent la main-d'œuvre qualifiée nécessaire pour faciliter le déploiement, l'exploitation et la maintenance des nouvelles technologies (ainsi que la protection contre la contrefaçon de frigorigènes et de composants) dans les pays en développement. 

 

Pour plus d'informations, veuillez lire le rapport complet sur le site web internet du PNUE.

 

Avantages multiples des chaînes du froid durables (Source: Professor Toby Peters and Dr. Leyla Sayin) [2]

 

 

Sources 

[1] FAO. 2022. Greenhouse gas emissions from agri-food systems – Global, regional and country trends, 2000–2020. FAOSTAT Analytical Brief No. 50. Rome. https://www.fao.org/documents/card/en/c/cc2672en/  

[2] UNEP and FAO. 2022. Sustainable food cold chains: Opportunities, challenges and the way forward. Nairobi, UNEP and Rome, FAO. https://doi.org/10.4060/cc0923en 

[3] International Institute of Refrigeration (2021). The Carbon Footprint of the Cold Chain, 7th Informatory Note on Refrigeration and Food. https://iifiir.org/en/fridoc/the-carbon-footprint-of-the-cold-chain-7-lt-sup-gt-th-lt-sup-gt-informatory-143457